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Expropriations, nuisances… Qui seront les perdants de l’A31 bis ?


À Florange et Terville, l’inquiétude des riverains est montée d’un cran depuis l’officialisation de l’A31 bis. Le projet suscite un fort rejet des habitants, qui se sont manifestés à de multiples reprises ces dernières années. Photo archives Armand Flohr

Le tracé de l’A31 bis soulève de nombreuses interrogations à Florange et Terville. Riverains et industriels exigent des clarifications auprès de l’État, peu disert sur les détails techniques de l’ouvrage. L’enjeu est de taille : entre expropriations et nuisances, la nouvelle autoroute fera des victimes collatérales.

L’A31 bis vivra. L’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, l’a confirmé le 5 janvier dernier. Longue de huit kilomètres, la nouvelle autoroute fera la jonction entre Richemont et Thionville via Florange en 2×2 voies, avant d’être élargie à 2×3 voies entre Thionville et la frontière. L’A30 et l’A31 seront reliées par un tunnel passant sous la ville de Florange, depuis l’échangeur 2 de l’autoroute A30 (Fameck) jusqu’à l’échangeur 42 de l’A31 (Bétange).

Voilà pour l’essentiel. Les détails techniques de l’ouvrage (profondeur exacte du tunnel, position des embouchures…) font actuellement l’objet de discussions entre les acteurs locaux et la préfecture. Ils devraient alimenter l’enquête publique qui s’ouvrira en fin d’année.

Une autoroute entre les jardins

À Florange, l’idée de cohabiter avec un tunnel passe mal du côté des riverains. L’inquiétude est montée d’un cran depuis la divulgation des plans. Car à première vue, l’embouchure du tunnel pourrait se situer entre deux lotissements d’habitations. Une perspective inacceptable pour les résidents, à qui on a longtemps fait croire que le projet ne verrait jamais le jour.

« L’État entend les inquiétudes », veut croire Rémy Dick. Dans une position inconfortable, le maire de Florange tente d’assurer le service après-vente d’un projet qu’il défend. « Vigilant » sur les aspects techniques de l’ouvrage, l’élu a toujours assuré qu’il n’envisageait pas l’embouchure du tunnel si proche des habitations.

Pour l’heure, il n’est pas entendu. Un compromis pourrait toutefois être trouvé. « L’État a proposé que l’entrée du tunnel soit précédée d’une tranchée couverte sur cent mètres. Celle solution éviterait aux riverains d’avoir une vue directe sur le tunnel », confie Rémy Dick.

Contactée, la préfecture ne confirme pas la proposition, et renvoie à l’enquête publique de la fin d’année. « Cela signifie que le projet est évolutif. Que rien n’est arrêté », se défend le maire de Florange.

Entreprises expropriées à Florange

L’autre incertitude de l’A31 bis concerne les expropriations. Aucune maison ne devrait être touchée, mais plusieurs entreprises n’y échapperont pas. La courbe de l’autoroute, depuis l’A30, devra nécessairement grignoter l’emprise foncière de la zone Sainte-Agathe de Florange, qui abrite des dizaines d’entreprises. Dix-neuf d’entre elles vont devoir partir. Où ? Quand ? Comment ? Là encore, les dirigeants exigent des clarifications de l’État.

L’angoisse monte à Terville

Des craintes subsistent enfin au nord, à Terville. Comme à Florange, les riverains refusent de voir les voitures défiler dans leurs jardins. La sortie du tunnel est prévue à quelques dizaines de mètres des premières habitations, mais aussi du site classé du château de Bétange. Imaginer des dizaines de milliers de véhicules vrombir chaque jour à proximité assombrit l’avenir des propriétaires.

L’enquête publique, qui démarre à la fin de l’année, devra mettre en lumière ces zones d’ombre.

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