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Arlon : une mamie punie pour nourrir les oiseaux


«Mon seul plaisir est de nourrir les oiseaux», confie Simone Coulon, 80 ans, d'Arlon. C'est toutefois interdit et des voisins se sont plaints. (Photo L'Avenir)

A Arlon, une dame de 80 ans qui donnait à manger aux oiseaux a reçu une amende de 200 euros.

Trois ans que ça durait ! Finalement, cette semaine, Simone Coulon a cédé. Obtempéré, doit-on plutôt écrire. L’octogénaire arlonaise s’est acquittée de l’amende de 200 euros que lui a infligée la ville d’Arlon, dans le cadre du règlement communal relatif aux incivilités environnementales.

Et plus précisément, parce que Simone nourrissait les oiseaux de son petit jardin de la rue Scheuer, un quartier tranquille à un battement d’ailes du centre-ville : moineaux, mésanges, mais aussi, et c’est ici que le bât blesse, des pigeons.

À la suite d’une première plainte, en 2012, la ville d’Arlon a envoyé un agent constatateur. Depuis, d’autres voisins, incommodés par les déjections de pigeons, se sont manifestés. Échevin de l’Environnement, André Perpète parle de «plaintes à répétition».

Dans un récent rapport, l’agent constatateur écrit que des voisins qu’il a rencontrés «se plaignent de dépôts de fientes de pigeons». Et ajoute : «Nous constatons que des pigeons se trouvent sur les corniches des toits des habitations. Nous disposons également d’une vidéo où l’on voit une personne, qui semble être Mme Coulon, jeter de la nourriture dans la pelouse du bâtiment à garages.»

« Il est situé à l’arrière de mon jardin », précise Simone. Avant d’ajouter, offusquée : « Vous vous rendez compte : ils m’ont même filmée ! » Qui ? Vraisemblablement un voisin.

Son seul plaisir

Ce n’était pas la première fois qu’elle était rappelée à l’ordre par la ville, mais Simone Coulon, n’écoutant que son bon cœur, a persisté en connaissance de cause. «Je suis âgée de 80 ans et mon seul plaisir, depuis le décès de mon mari, il y a huit ans, est de nourrir les oiseaux», nous écrivait, il y a quelques jours, cette octogénaire alerte qui aime tant les animaux.

Deux caniches, un yorkshire et un cocker trottinent à ses pieds. Passe un chat borgne qui clopine sur trois pattes. Sur la porte d’entrée, un ancien autocollant vert est frappé du panda-mascotte du WWF, et jusqu’à sa blouse, qui arbore la frimousse d’un chien, Simone Coulon se proclame « l’amie des bêtes ».

« Je marque régulièrement mon soutien financier à Natagora et à Gaia , poursuit Simone, que le bras de fer qui l’oppose à la Ville a fini par miner. « C’est quand même triste de faire payer les gens, parce qu’ils nourrissent les oiseaux de leur jardin. Je sais que ça attire aussi des pigeons, mais ce n’est pas le but. Moi aussi, je dois nettoyer leurs fientes dans ma cour. »

Simone Coulon n’est pas du genre à biaiser. Dès 2012, elle a reconnu l’infraction. Convoquée pour s’expliquer sur les faits qui lui étaient reprochés – des dépôts de déchets et le nourrissage d’oiseaux du ciel –, elle ne s’est jamais rendue aux auditions. « Non par mépris, mais parce que j’ai dû mal à me déplacer », justifie l’octogénaire qui, pour sa défense, a écrit à l’administration communale.

L’agent constatateur des infractions prend bonne note : «Mme Coulon nous informe qu’elle est d’accord pour un rendez-vous pour une audition si nous nous rendons à son domicile, car c’est loin de chez elle et qu’elle ne dispose d’aucun moyen de locomotion». Suit ce commentaire : «Il y a pourtant des taxis à Arlon.» Une phrase qui a choqué la vieille dame.

Le verdict est tombé mi-juillet, pour Simone Coulon : «Le fait de nourrir illégalement des animaux est un acte portant préjudice à la propreté et la salubrité publique». « Je ne le conteste pas , sourit tristement Simone. Il y a 48 ans que j’habite dans cette rue et, jamais jusqu’ici, je n’avais eu le moindre problème avec mes voisins. Cette amende, dont je trouve le montant exagéré, je l’ai payée pour en finir, mais je suis déprimée par la méchanceté du genre humain. »

Philippe Colling (L’Avenir)

4 plusieurs commentaires

  1. Tout à fait normal. Les pigeons sont une plaie en milieu d’habitation et donc cette (brave) dame aurait du obtempérer.
    Bien sur, faire la forte tête n’est pas une solution.

  2. Et dans ma banlieue on laisse les voyous vendre de la drogue a nos gosses dans les cages d’ escalier
    ils remettent les petits blancs a leur place et servent de temps en temps d’ indicateurs de police a ces messieurs de la sureté

  3. Ronny Stevens

    Messieurs les élus vous n’avez pas honte franchement!….

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