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Vous avez aimé 2008 ?

Vous avez aimé la crise de 2008? Vous allez adorer celle de 2019. Le ralentissement de l’économie américaine et la baisse marquée des marchés boursiers alimentent depuis des semaines la hantise d’une violente récession économique. La prévision n’est pas le fait d’invétérés persifleurs du capitalisme financier, mais signée d’analystes habituellement accrédités par les grands médias économiques. Au Luxembourg, KBL et Banque de Luxembourg Investments ont en des termes différents prédit que la croissance mondiale serait en berne. Quand même les banquiers s’y mettent… La chute du prix du pétrole et les mauvais résultats de l’industrie manufacturière aux États-Unis sont des symptômes manifestes du ralentissement.
De multiples explications sont avancées à ce retournement, trouvant principalement leurs causes aux États-Unis, preuve de la persistance de l’extrême dépendance du monde à l’économie américaine. Les guerres commerciales déclenchées par Trump, en particulier avec la Chine, en sont une. De même, son plan de stimulation de l’économie par des cadeaux fiscaux aux entreprises et aux grandes fortunes parvient à ses limites, démontrant le non-sens de la théorie du ruissellement.
Il serait néanmoins erroné d’accuser le président américain de tous les maux. Ces dernières années, les marchés financiers s’en sont à nouveau donné à cœur joie, nourrissant artificiellement une croissance spéculative sans rapport avec celle de l’économie réelle. Un air de déjà-vu. Mais il faudra bien à un moment combler le fossé. Ce qui risque d’être d’autant plus proche qu’en décembre les banques centrales européennes ont annoncé, à travers la BCE, mettre fin aux achats d’actifs. Finie donc l’injection massive d’argent public dans les marchés.
Pour ceux qui produisent les richesses effectives, salariés avant tout, ce sera le retour à l’austérité, à davantage encore de précarité et de fragilité. Mais il faut bien que quelqu’un paye la note puisqu’il n’est pas question d’incriminer les responsables. Et après, on fera quoi ? On recommencera ?

Fabien Grasser

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