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Un atout menacé

Il y a un peu plus d’un an, une lueur d’espoir pour la reprise d’un véritable dialogue social s’était fait ressentir. Les résultats constructifs de la réunion tripartite organisée au printemps 2015 étaient venus alimenter cette impression. À l’époque, le spectre de la réorganisation du temps de travail planait toutefois déjà au-dessus des têtes des partenaires sociaux. Le gouvernement voulait laisser au dialogue social une chance de trouver une solution équitable.

Reportée une nouvelle fois à l’automne dernier – officiellement en raison de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE – cette solution n’a cependant jamais pu être trouvée. Malgré d’importants efforts et des tours de négociation à rallonge, syndicats et patronat n’ont pas réussi à s’accorder. Le gouvernement a donc finalement été dans l’obligation de prendre ses responsabilités.

La décision a été annoncée la semaine dernière dans le cadre du discours du Premier ministre sur l’état de la Nation. Les patrons vont obtenir davantage de flexibilité au niveau de l’organisation du temps de travail. En contrepartie, le camp syndical a obtenu des jours de congé supplémentaires. Cette façon de couper la poire en deux a provoqué l’ire du camp patronal. Les réactions ont été virulentes et témoignent du climat délétère qui règne entre les dirigeants de l’économie nationale et les responsables politiques.

Dès le début de cette année, le camp patronal avait lancé une mise en garde à l’adresse du gouvernement. Aujourd’hui, les patrons se sentent «trahis» et considèrent que le gouvernement s’est fait «flouer» par les syndicats. Cette conclusion est cependant trop sévère. Le moteur économique du pays est en effet relancé pour de bon.

Cela ne semble cependant pas être suffisant pour le patronat, qui avait tout misé sur sa position maximaliste. Le climat social en a pris un coup et il sera désormais important de revenir rapidement à un esprit plus conciliant. Sans quoi, le pays risque de perdre à terme un de ses atouts majeurs que reste la paix sociale.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

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