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Tenir la distance

Le Luxembourg est en train de passer un cap ou bien il se donne beaucoup de mal pour le faire croire. Il y a maintenant un peu moins de deux ans, le pays avait décidé de conquérir l’espace et ses ressources, notamment les minerais des astéroïdes en se dotant d’une législation dédiée permettant à des entreprises privées de s’installer au Grand-Duché dans le but de pouvoir les exploiter.

Une première en Europe. Sauf qu’il y a deux ans, quand le monde et l’industrie spatiale ont eu vent de l’initiative luxembourgeoise, beaucoup de personnes ont jugé ce projet farfelu dans la mesure où le Luxembourg ne dispose pas d’un secteur économique orienté vers l’industrie spatiale digne de ce nom, même si l’opérateur de satellites SES battant pavillon luxembourgeois résulte d’une idée tout aussi farfelue d’une poignée de politiques en 1985. À cette époque, faut-il le rappeler, personne ne voulait soutenir financièrement la jeune société luxembourgeoise, hormis l’État. De l’argent jeté par les fenêtres pour l’opinion publique et une grande majorité des personnalités politiques de l’époque. L’histoire, on la connaît : le poids de SES se chiffre aujourd’hui en milliards.

Pour en revenir au gouvernement actuel, qui lui aussi a connu la critique après avoir annoncé son initiative spatiale, il semble être en train de réussir son pari, comme le montre l’organisation ce jeudi de la conférence New-Space, une première sur le sol européen, preuve que les professionnels du secteur spatial commencent à prendre au sérieux le Luxembourg.

Faut-il encore que le pays tienne sur la longueur. Car si l’exemple de SES est souvent mis sur la table pour justifier l’initiative luxembourgeoise, n’oublions pas que la jeune start-up de 1985 a mis une vingtaine d’années à s’imposer sur le marché mondial. Aujourd’hui, les technologies autour de l’exploitation des ressources spatiales n’étant pas encore arrivées à maturité, est-ce que le Luxembourg a les reins assez solides pour soutenir ce nouveau secteur pendant dix ou vingt ans ? Toute la question est là.

Jeremy Zabatta

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