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Question de confort

Aucun parti politique l’ayant vécu ne dira le contraire. Les bancs de l’opposition sont particulièrement durs. Les élus qui ne siègent pas dans la majorité sont souvent condamnés à un rôle ingrat. La plupart de leurs initiatives sont rejetées. Comme déjà évoqué précédemment dans ces colonnes, l’actuel rapport de force à la Chambre des députés ne rend pas les choses plus faciles avec une majorité de 31 élus qui tiennent régulièrement en échec les 29 élus de l’opposition. Tout semble opposer les deux blocs, ce qui n’est pas toujours dans l’intérêt du travail législatif.

Et pourtant, la gestion de la crise sanitaire laisse apparaître les bancs de l’opposition comme étant moins durs. C’est l’impression qui s’est dégagée du débat sur le reconfinement partiel, validé par les seuls députés des partis de la majorité. Les élus de l’opposition ne remettent pas en question le besoin de réagir face au niveau trop élevé des nouvelles infections au coronavirus. Ils refusent toutefois de cautionner le manque de cohérence, la proportionnalité ou la rationalité des restrictions soumises par le gouvernement. Il ne s’agit pas de remettre en cause leur droit d’émettre des critiques, mais ils profitent ouvertement de la possibilité de pouvoir plaire à ceux qui se sentent lésés par le reconfinement.

Le CSV tergiverse en se montrant d’accord sur les grandes lignes, mais refuse de les valider faute d’avoir une preuve à la virgule près de l’impact des mesures prises. L’ADR bloque tout et compte ainsi gagner des points auprès des familles et de l’Horeca. Déi Lénk nuance bien plus et argumente clairement pourquoi elle valide ou rejette certaines mesures. Les pirates, par contre, se montrent trop hésitants. En fin de compte, l’opposition se trouve dans une position confortable. Elle peut assez facilement se dédouaner dans une situation de crise sanitaire.

Il n’est pas à nier que l’attitude parfois trop arrogante adoptée par le gouvernement n’a pas permis de rapprocher les deux camps. À un moment où déi gréng sont le premier parti de la majorité à faire part de leur mécontentement sur certaines restrictions, la coalition au pouvoir a tout intérêt à faire preuve de plus d’ouverture pour dégager un plus large consensus. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice dans la lutte contre le virus.

David Marques

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