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Parle(re)z-vous le français ?

La langue française est à un carrefour de son histoire. Pour les plus optimistes, elle est appelée à devenir rien moins que la langue la plus parlée dans le monde. C’est la prévision qu’avait notamment fait la banque Natixis, tablant sur 750 millions de francophones d’ici 2050 (contre 270 actuellement). Il faut dire que le français est, avec l’anglais, la seule langue parlée sur les cinq continents, et la seconde la plus apprise dans le monde après l’anglais. Plutôt bon signe !

Pour les plus pessimistes, le français finira au contraire par s’écraser devant l’anglais. Langue du commerce, du tourisme, de l’informatique et de tant d’autres domaines, la langue de Shakespeare ne peut que poursuivre sa conquête mondiale. En plus, elle est indiscutablement plus facile à apprendre que celle de Molière!

Quelle que soit l’issue de ces prévisions, tout se jouera vraisemblablement en Afrique. Car ses racines ont beau venir du Vieux Continent, c’est par-delà la Méditerranée que la francophonie est florissante. Près de la moitié de ses locuteurs viennent d’Afrique. «Le français s’est émancipé de la France, il est devenu cette langue monde, cette langue archipel», constatait en mars dernier le président français, qui a clamé vouloir faire de sa langue la première d’Afrique.

Marqueur de cette tendance, c’est une Africaine qui est actuellement en bonne place pour devenir l’emblème de la francophonie. La candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est soutenue par Paris, qui veut ainsi rallier les pays africains à sa cause linguistique. Mais le Rwanda est justement un bon exemple des défis qu’attendent la francophonie. Car si le français, langue du colonisateur belge, reste une des trois langues officielles, il a été remplacé par l’anglais comme langue d’enseignement depuis 2008. Or, c’est à travers l’école, donc la jeunesse, qu’une langue construit son avenir.

C’est ce lien fondamental que la francophonie doit préserver. Y compris au Luxembourg! Car si on écoute certains échos inquiétants venant des cours de récréation, c’est plutôt «français, mon désamour»…

Romain Van Dyck

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