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L’idéologue

Emmanuel Macron est-il en cours d’hollandisation?», s’interrogeait cette semaine un commentateur politique français après la publication de sondages montrant une nette baisse de popularité du président français. Avec 54 % d’opinions favorables, la cote du président marcheur dégringole en juillet.

Macron commence à payer une politique dont un nombre croissant de Français pense qu’elle est au bénéfice des plus riches. Sentiment renforcé par deux mesures phares annoncées ces dernières semaines : coup de rabot sur les allocations logement impactant d’abord les plus pauvres et super cadeau fiscal aux ménages les plus riches dont les valeurs mobilières (comme les actions) ne seront plus pris en compte dans le calcul de l’ISF.

Estimant qu’il n’y a pas lieu de chipoter pour cinq euros par mois, le locataire de l’Élysée va aller puiser dans les poches des 6 millions de ménages français les plus modestes, pour réaliser 100 millions d’euros d’économies par an. Les finances de la France seraient à l’agonie et il s’agirait d’un effort collectif à fournir pour le bien de la nation. Mais le rabais accordé aux spéculateurs boursiers va grever le budget de l’État de 2 à 3 milliards par an pour contenter les 1 % de Français les plus riches.

Soit Macron a un problème en calcul, soit il s’en fiche des déficits budgétaires, soit il fait de l’idéologie. Le résultat à venir de ces mesures laisse peu de doute : Macron est un idéologue. Un dogmatique des plus rigides même, si l’on considère que cela va coûter au bas mot 1,9 milliard par an à l’État.

L’argument avancé par l’ancien banquier, selon qui les cadeaux aux riches libèrent à terme la croissance, ne tient pas. La séquence ultralibérale débutée il y a maintenant des années ne fonctionne pas : créant ni emploi ni croissance, elle ne fait que creuser les inégalités et les divisions dans la société française.

Pendant la campagne électorale, Macron avait promis un changement radical de gouvernance. Il tient promesse : fini le pragmatisme, fini le réalisme, place maintenant à l’idéologie pure et dure.

Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)

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