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L’humanité kamikaze

Le ciel va finir par nous tomber sur la tête un jour ou l’autre, tandis que le sol desséché se dérobe déjà sous nos pieds. Après le covid, qui nous a étouffés pendant plus de deux ans, c’est la météo qui fait des vagues. La chaleur nous assomme depuis des semaines. On s’en plaint aujourd’hui, on la pleurera en grelottant cet hiver, comme un amour d’été envolé, parce qu’on n’aura plus de gaz. Coup de froid. Ou coup de chaud, on ne sait plus. Sinon, des nouvelles de Greta Thunberg? Où est donc passée la jeune militante suédoise pour calmer les ardeurs des climatosceptiques?

Peut-être aussi qu’on se prendra une météorite sur le coin du nez, à tant laisser les milliardaires en mal d’occupation balancer tout et n’importe quoi dans l’espace, où la connexion internet sera bientôt plus fiable qu’ici-bas. Sinon, des nouvelles de la Tesla d’Elon Musk, en balade depuis quatre ans vers l’infini et au-delà? Quelle autonomie, n’empêche. Comme quoi, l’électrique, c’est quand même fantastique.

On n’est pas à l’abri non plus qu’une bombe atomique nous rase la caboche, un de ces quatre, à cause de ces dictateurs jouant avec le feu pour montrer au monde terrorisé qui a la plus grosse. Sinon, des nouvelles de Kim Jong-un? Cela fait un bon moment que la groupie de la télévision d’État nord-coréenne – cette femme-tronc jubilant sur sa chaise – ne s’est pas extasiée devant la grandeur de «rocket man», qui fait péter ses missiles balistiques comme un soir de fête nationale. Ah si, bien sûr, il a évidemment menacé il y a quelques jours de réduire à néant sa voisine du Sud – qui, du reste, ne l’a pas sonné – si les États-Unis viennent un peu trop mouiller leur flotte militaire dans les eaux troubles indo-pacifiques.

Remarquez, une petite charge de quelques centaines de kilotonnes, comme celles qui composent l’arsenal actuel des puissances dotées de l’arme fatale, ça réglerait tous nos problèmes d’un coup. Justement, il se trouve que notre humanité kamikaze «est à un malentendu de l’anéantissement nucléaire». Un scud lâché cette semaine par Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Ni plus ni moins. Ce coup-là, juste derrière le crâne, on ne l’avait pas senti venir!

Alexandra Parachini

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