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Le virus de la violence

Les vagues pandémiques qui frappent l’Europe font des dégâts. Pas seulement au niveau sanitaire. Nous voulons tous en finir avec ce Covid-19 qui a transformé nos vies et nos relations sociales depuis presque deux ans. Mais, chez certains, la patience n’est plus de mise. Ce week-end, des heurts d’une violence inouïe ont eu lieu aux Pays-Bas. En Belgique, dimanche, la ville de Bruxelles a aussi été le théâtre d’affrontements entre la police et des manifestants défilant contre les restrictions (actuelles et futures) liées à la pandémie. Dans une Autriche encore abasourdie par la décision de reconfiner le pays dès aujourd’hui, les manifestants du parti d’extrême droite ont crié à la dictature sanitaire samedi. Et ils doivent savoir de quoi ils parlent quand ils évoquent le terme «dictature». Dans les Antilles françaises, la Guadeloupe est soumise à un couvre-feu, non pas pour lutter contre la pandémie, mais contre les violences. Ce qui a mis le feu aux poudres ? La vaccination obligatoire des soignants notamment. Plus le temps passe, plus les tensions montent à cause du virus. Évidemment, ces violences ne viennent pas seulement des manifestants antirestrictions qui bien souvent ne sont plus là quand les troubles éclatent. La situation actuelle agrège les colères et certains veulent en profiter pour piller, pour brûler, pour avancer leurs pions sur l’échiquier politique ou d’autres revendications.

Mais, dans les cortèges antirestrictions, ce n’est plus le virus qui est pointé du doigt, mais les différents gouvernements. Le Covid-19 n’est plus la cible, ce sont les ministres, les présidents, les Premiers ministres. C’est plus simple ainsi, au moins eux, on peut les voir ! Mais il n’est pas sûr que la situation s’améliore s’ils sont forcés de partir. Les vagues pandémiques continueront de déferler avec ou sans eux. Des vents mauvais soufflent de plus en plus fort sur le continent. Celui de la reprise de la maladie qui inquiète. Celui des restrictions qui impactent toujours nos vies, restrictions qui ne sont pas près d’être levées. Enfin et surtout, celui des groupuscules qui attendent dans l’ombre leur «grand soir» pour s’imposer à tous. Et c’est peut-être cette dernière bourrasque la plus dangereuse.

Laurent Duraisin

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