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Le calme dans le désert

Ce soir, l’Exposition universelle de Dubai va refermer ses portes. Reportée dans un premier temps en raison de la pandémie, cette grand-messe s’est finalement ouverte le 1er octobre. L’Expo 2020 a été particulière à plus d’un titre. De un, il s’agit de la toute première Exposition universelle organisée dans la région MEASA, comprenant le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud. Et de deux, l’ensemble des 192 nations reconnues par les Nations unies étaient représentées à Dubai.

Le choix de Dubai comme hôte de cette foire mondiale a créé de nombreuses polémiques, y compris au Luxembourg. Les dernières visites officielles, surtout, ont été sévèrement critiquées. Le débat s’est emballé à la suite de l’agression contre l’Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine. Est-il cohérent de condamner les agissements de l’autocrate russe sans couper les ponts avec les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, loin d’être un État modèle en ce qui concerne le respect des droits de l’homme?

Il n’est pas évident de livrer une réponse, d’autant plus que la richesse du Luxembourg dépend fortement de son ouverture vers l’extérieur. D’un point de vue strictement économique, il est donc justifié que le Grand-Duché ait été présent avec un pavillon à Dubai. Aussi bien le spatial que les PME ou le tourisme ont été mis en vitrine.

D’un point de vue culturel, il était aussi important d’être présent à l’Expo 2020. Plus de 650 000 visiteurs ont pu se familiariser avec un Luxembourg aux multiples facettes. Le travail de coopération humanitaire, la gastronomie, la création artistique et les mérites sportifs ont notamment été promus. Le Luxembourg aura donc laissé des traces dans le désert.

Il reste la question morale. Faut-il boycotter des pays ne partageant pas les valeurs occidentales? Il est au moins encourageant de voir que des pays ennemis se sont côtoyés chaleureusement à Dubai. L’Expo 2020 a aussi permis de découvrir les merveilles de pays largement inconnus en Europe. Néanmoins, il n’est pas question d’être naïf. S’ouvrir au monde à l’occasion d’une Exposition universelle ne peut constituer qu’un premier pas. Les regards doivent rester braqués sur les Émirats et la situation des droits de l’homme une fois que le désert aura retrouvé son calme.

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