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L’Arlésienne 31 bis

Le serpent de mer ressort la tête de l’eau. Choix du tracé et du financement : du 15 avril au 25 juin, le projet d’A31 bis sera soumis au débat public par l’État français, notamment à travers neuf réunions organisées en Lorraine. Une étape certes indispensable, mais insuffisante pour lever les doutes sur la réalisation finale de ce projet, qui vise, notamment, à élargir l’A31 à 2×3 voies et à créer un contournement de Thionville en reliant l’A31 à l’A30. En 1999, un projet d’A32 était retourné dans les cartons après la tenue d’un tel débat public.

Voilà plus de vingt ans que le dossier fait le yoyo, tantôt enterré, tantôt déterré. D’où le crédit très prudent accordé à cette affirmation de François Hollande, le 6 mars dernier, au Luxembourg : « Nous devons relancer l’A31 bis car c’est la condition indispensable pour qu’entre Thionville et la frontière nous puissions avoir un trafic moins engorgé. » Certes, ce projet estimé entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros a été classé comme «prioritaire» par l’actuel gouvernement français, mais comme Saint-Thomas, les frontaliers de l’Hexagone ne croient que ce qu’ils voient. Tout comme les Luxembourgeois, dont le gouvernement s’est dit prêt à élargir l’A3 si la France passe enfin à l’action.

La patience reste de mise, puisque l’A31 bis ne sera livrée, au mieux, qu’entre 2025 et 2030, selon le scénario de financement choisi. Des sections à péages seront en effet nécessaires, sur tout le parcours ou sur les seuls contournements. Voilà qui devrait animer l’essentiel des débats. Par ailleurs, la troisième voie entre Thionville et la frontière pourrait être réservée exclusivement aux transports en commun et au covoiturage. Le projet n’en est encore… qu’au début. Seule certitude : l’État français prendra une décision concrète d’ici décembre. Le temps presse. L’A31 est empruntée quotidiennement par plus de 500 000 usagers, et près de 100 000 véhicules sur certaines portions. Le trafic y a bondi de 28 % en quinze ans, et les services français prévoient encore une très forte dégradation d’ici 2030. Avec une réelle saturation entre Thionville et le Luxembourg, même en tenant compte de l’essor d’autres modes de transport.

Sylvain Amiotte (samiotte@lequotidien.lu)

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