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La volte-face de l’élite

Dans la foulée du référendum et du rejet massif des trois questions soumises au vote des citoyens, ils étaient nombreux à célébrer la victoire du peuple sur les «élites» du pays. Aussi bien les politiciens que d’autres membres de la société, journalistes inclus, ont été classés, à tort ou à raison, dans cette catégorie.

Le fait d’avoir plaidé pour le oui est un des principaux critères pour être considéré comme élitiste. Mais trop nombreux sont ceux qui oublient ou négligent même le fait que la presse a tout simplement joué son rôle. Donner son opinion est une de ses attributions. Commenter et analyser en fait également partie, le tout en donnant la parole aux deux camps afin de permettre au lecteur de se former sa propre opinion.

Il est vrai que le raz-de-marée du non exprime un certain ras-le-bol des citoyens vis-à-vis d’une classe politique trop hautaine. Voilà certainement une des principales conclusions à tirer du référendum. Mais parmi ceux qui dénoncent aujourd’hui le comportement arrogant des «élites», ils sont nombreux à effectuer une volte-face lorsqu’ils voient leur propre avenir professionnel et personnel remis en question.

Le bras de fer acharné que se livrent depuis de longs mois les professeurs de l’enseignement secondaire et leur ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, illustre assez bien ce constat. Faisant partie des (hauts) fonctionnaires les mieux payés du pays, aussi bien les enseignants que leur ministre offrent un spectacle qui frôle par moments l’absurdité.

Ici, on ne remet certainement pas en question le droit des uns à défendre leurs acquis sociaux ou l’obligation des autres à tenir des limites budgétaires, mais le dialogue de sourds qui caractérise depuis de trop longues années l’éducation nationale ne sert surtout pas les intérêts des élèves, qui restent les principaux concernés mais qui sont aussi les principaux perdants de cette lutte acharnée.

Il est donc grand temps que chacun sorte de sa tour d’ivoire et fasse à nouveau régner plus de sérénité mais aussi de solidarité.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

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