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La peur de la piqûre

Lots incriminés retirés (c’est ce qu’a fait le Grand-Duché) ou arrêt pur et simple des injections du vaccin d’AstraZeneca. La cacophonie règne en Europe autour du produit pharmaceutique anglo-suédois censé freiner la pandémie de coronavirus. Dimanche, l’Irlande est devenue le cinquième pays d’Europe à interdire ce vaccin après des décès suspects quelques jours après les injections (lire également en page 6). Propos rassurants d’un côté, principe de précaution de l’autre, nous ne savons plus une nouvelle fois sur quel pied danser. Nous avions déjà connu cette situation il y a maintenant un an où chaque pays avait sa méthode pour arrêter le virus… tous ont dû finalement confiner en catastrophe lors de la première, de la seconde, voire de la troisième vague. Une nouvelle fois, les habitants du continent regardent chez les voisins et se demandent ce qu’ils doivent faire. Le doute s’installe à nouveau et, lorsque l’on combat une épidémie, ce n’est pas vraiment le moment.

Le vaccin d’AstraZeneca a été massivement utilisé au Royaume-Uni. Dans ce pays, plus de 24 millions de personnes ont à ce jour reçu au moins leur première dose. Aucun effet indésirable important n’a été repéré par les autorités sanitaires britanniques. Le produit semble donc sûr. Mais ce n’est pas la première fois que la fiabilité du vaccin d’AstraZeneca est mise en cause. Les autorités allemandes avaient notamment déconseillé son utilisation pour les plus de 65 ans dans un premier temps avant… de faire marche arrière. Une étude effectuée sur les personnes vaccinées en Écosse avait montré son efficacité pour les fameux plus de 65 ans, touchés plus que d’autres par les formes graves du coronavirus. Mais le mal était fait et, au début du mois, le vaccin anglo-suédois avait du mal à être écoulé sur le continent auprès des personnes qui voulaient être protégées de la maladie… Cela ne risque pas de s’améliorer après les décisions des cinq pays d’Europe qui ont arrêté son utilisation.

Depuis le début de la pandémie, la méfiance s’est répandue parfois aussi vite que la maladie. Aujourd’hui, elle revient insidieusement au plus mauvais moment. Et contre ce mal, il n’existe malheureusement aucun vaccin.

Laurent Duraisin

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