C’était prévisible : PwC s’est contenté, mercredi, de demandes symboliques pour prix de son préjudice dans le procès LuxLeaks. Un euro pour les lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël Halet, rien pour le journaliste Édouard Perrin.
Prévisible car l’affaire prend un mauvais tour pour la renommée déjà écornée de PwC et du Luxembourg. Le parti pris parfois trop flagrant du juge Thill dans ce procès fait la une des médias internationaux. Pas bon du tout pour l’image du pays et du cabinet d’audit.
Si le tribunal donne suite à la demande a minima de PwC, il n’en fera pas moins de Deltour et de Halet des coupables. Coupables de quoi ? D’avoir levé le voile sur un système de fraude fiscale en faveur des multinationales dont le Luxembourg s’est fait jusqu’à l’an dernier un complice majeur au détriment des peuples, ainsi que le souligne ces jours-ci l’ONU ? Les partisans du droit et de la justice ne peuvent se contenter de cette grossière pirouette. Deltour et Halet ne sont pas de vulgaires voleurs à la tire qui seraient trop heureux de s’en sortir à si bon compte. Leur action en faveur de l’intérêt général mérite la relaxe.
Si justice doit passer, qu’elle fasse la preuve de son impartialité. Quelle surprise en effet d’apprendre au cours de ce procès que PwC «facilitait» le travail du fisc en assurant certaines de ses tâches, disposant à cet effet de papier à en-tête du ministère des Finances. Au nom de quoi cela a-t-il été rendu possible ? Le fisc et PwC étaient-ils liés par une relation contractuelle ? D’autres cabinets étaient-ils également des suppléants officieux de l’administration ? Ces questions sont trop graves, la justice doit faire la lumière sur ces pratiques.
Quel terrible aveu d’abandon de souveraineté que de confier la collecte des impôts à une entreprise dont l’une des spécialités consiste précisément à organiser l’évasion fiscale au détriment des États. La fiscalité n’est pas une matière anodine. Elle est déterminante pour le budget de l’État, par lequel le gouvernement met en œuvre sa politique et redistribue les richesses entre les citoyens.
À ce que l’on sache, les «associés» de PwC n’ont été élus par personne pour décider de la conduite des affaires publiques. Leur affaire à eux, c’est leur profit particulier. Rien d’étonnant pour des entrepreneurs. Ce qui l’est, c’est de leur avoir confié les clés de la maison commune.
Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)
Je voulais dire évidemment : « tu continues ces conneries ou tu démissionnes »…. le feu de l’action lol
Excellent, Fabien !
Bon, jusqu’où irait Fabien Grasser maintenant si on lui dit « tu arrêtes tes conneries ou tu démissionnes ? »
(Je rigole, Le Quotidien est un journal INDEPENDANT).
Qu’est-ce que vous faites Fabien si on vous dit gentiment de la fermer maintenant sur cette farce autrement l’avenir c’est les chiens écrasés au Républicain Lorrain forever ?
Parce que c’est bien de cela qu’on parle ici. On accepte ou on s’expose, on hurle ou on écrase.
Moi je n’aime pas les gens qui crachent dans la soupe.
Ce que j’aime encore moins – entendons-nous bien – ce sont les entreprises qui ne payent pas les impôts qu’elles devraient payer. C’est devenu un des gros problème de notre société mais ce n’est certainement pas ici (à travers le dossier Luxleaks) que cela va se résoudre.
Et ce que j’aime encore moins ce sont les gens qui – pour des raisons qui pour moi restent très obscures – trahissent leur employeur et se mettent dans la lumière des projecteurs pour soi-disant sauver la planète. Soi-disant.
Moi, je ne les connais pas ces types du Luxleaks, ni les ex-PWC ni le journaliste. Je ne connais pas leurs motivations, ni leur degré de sincérité.
Donc, je ne sais pas s’ils ont voulu sauver le monde ou attirer l’attention sur eux et/ou en tirer un quelconque bénéfice.
Vous oui apparemment,
Maintenant si vous me dites, je connais ces types personnellement, je m’en porte garant, je n’ai aucun doute quant à leur motivation ou leur sincérité : ils veulent juste un monde plus juste, pas attirer l’attention sur eux ou en tirer profit…
Alors ok Fabien, on écrase, et je reste partant pour prendre un pot avec vous selon vos disponibilités pour discuter de tout ça…et du reste.