Accueil | Editoriaux | Examen de passage

Examen de passage

Que ce soit au DP, au LSAP ou chez déi gréng : chacun des trois partis formant la coalition gouvernementale jure que l’ambiance est au beau fixe. Pas question de divergences majeures, pas question de querelles, pas question d’animosités. Le rapport Waringo sur la gestion de la crise sanitaire dans les structures pour personnes âgées, qui a valu une seconde motion de censure à la ministre Corinne Cahen, n’aurait rien changé à la donne. Circulez, il n’y a rien à voir.

Le chef de la fraction socialiste, Georges Engel, ne cache cependant pas que les avis peuvent différer au sein de la coalition tricolore. Rien de révolutionnaire en soi, car chaque parti se dit décidé à garder sa propre identité. Le gouvernement serait formé de trois partis qui se sont engagés dans un mariage de raison sans abandonner leur ADN. Ce principe est louable, mais au vu de la très fine majorité à la Chambre (31 voix contre 29), la marge de manœuvre est très étroite.

La tradition parlementaire du Luxembourg veut que les partis engagés dans une coalition ne remettent pas en question les décisions prises par les ministres. Les partis auraient toutefois intérêt à se profiler davantage, sans forcément mettre en danger la coalition. La fraction parlementaire de déi gréng s’est montrée la plus appliquée, notamment par rapport aux restrictions sanitaires. Le LSAP s’était fixé l’objectif de sortir davantage du cadre imposé par le programme gouvernemental. La pandémie a un peu freiné les socialistes. Vendredi, ils sont toutefois passés à l’offensive en réclamant dès 2022, et à défaut d’une grande réforme, un ajustement ponctuel afin de rendre le système fiscal plus équitable. Avec Dan Biancalana, c’est un des leurs qui a été nommé rapporteur du prochain budget de l’État. S’agira-t-il d’un atout pour trouver un compromis avec le DP et déi gréng, très réservés, voire complètement opposés, à l’idée de s’attaquer à l’imposition ?

Le débat qui est amorcé autour de la fiscalité va constituer un examen de passage pour la majorité en place. Ce ne sera pas le dernier. Le financement de la crise sanitaire sera un autre débat majeur. Les deux chantiers sont étroitement liés. Le véritable test de caractère attend encore la coalition.

David Marques

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.