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En mille morceaux

Écoles brûlées, mairies de quartier dévastées, magasins pillés, voitures en flammes, bus détruits… La France a replongé dans les violences urbaines après la mort du jeune Nahel, 17 ans, abattu par un policier lors d’un refus d’obtempérer alors qu’il était au volant d’une voiture.

Les violences se sont répandues comme une traînée de poudre dans tout le pays, comme en 2005, comme en 2012… La rupture est consommée entre une partie de la population française et sa police. Mais pas seulement. Tous les symboles de l’État semblent attaqués, comme les plus utiles dans ces quartiers défavorisés qui ont connu des dizaines de plans gouvernementaux. Rien ne fonctionne. Et tout est à recommencer.

Les violences se sont donc étendues à tout le territoire. À quelques encablures de la frontière luxembourgeoise, la violence a régné dans les rues de Mont-Saint-Martin, Hagondange, Woippy… À Metz, vendredi soir, une manifestation s’est tenue sur la place de la République, en plein cœur de la cité. Elle a dégénéré.

Quelques heures auparavant, les commerces du centre-ville avaient été avertis de ce rendez-vous. Tous avaient baissé le rideau de peur de débordements. Ils ont bien fait, c’est ce qui est arrivé. Des vitres de la salle de l’Arsenal, un lieu où se déroulent des concerts, ont été brisées par des émeutiers qui n’étaient pas vraiment là pour rendre hommage au jeune Nahel, mais plutôt pour se venger en fracassant tout ce qui se trouvait sur leur passage.

Des espaces verts ont été incendiés, des projectiles ont été jetés sur les forces de l’ordre par des personnes encagoulées… Des images que l’on ne connaît que trop bien en France malheureusement.

Une société dont les membres ne savent plus se parler entre eux, une défiance généralisée, et la peur qui s’installe. Partout. Tous les habitants se demandent jusqu’à quand cette violence va durer, jusqu’à quand cette société incapable de communiquer va continuer à se briser.

Après la poussée de fièvre, comment recoller les morceaux? Encore une fois, la France a l’habitude de se poser cette question. Elle cherche toujours la réponse.

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