Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’inquiétude concernant la survie du luxembourgeois semble désormais être prise très au sérieux par le camp politique. La pétition phénomène de l’automne dernier, qui a récolté plus de 14 700 signatures, a certainement été l’élément déclencheur de la multiplication des initiatives qui visent à revaloriser la langue nationale.
Avant cette pétition, les responsables politiques avaient montré une certaine réserve à propos de l’avenir du luxembourgeois. La seule initiative majeure est d’inscrire formellement dans la future Constitution que «la langue du Luxembourg est le luxembourgeois». Les initiatives pour donner plus de relief et donc aussi plus de vie à ce geste symbolique ont cependant fait défaut. Certes, le dictionnaire en ligne a fait des progrès et d’autres projets ont été lancés. Tout cela manquait cependant de cohérence.
Le même risque entoure désormais la multitude d’initiatives qui sont prises aujourd’hui sous la pression des plus de 14 700 pétitionnaires. En ce début d’année, on a pu enregistrer pratiquement coup sur coup le lancement du nouveau Conseil permanent de la langue luxembourgeoise, l’annonce de la mise en place d’un commissaire du gouvernement en charge de la promotion du luxembourgeois, la mise en perspective par la Chambre de la nécessité de mener une réflexion sur la traduction en luxembourgeois de certains textes de lois clés et le lancement de l’initiative gouvernementale pour mieux appréhender l’orthographe du luxembourgeois.
À cette liste s’est ajoutée hier l’annonce de la présentation d’ici la mi-février d’un plan d’action pour le luxembourgeois. Si toutes ces initiatives sont louables, elles posent tout de même aussi question. Elles rejoignent en effet le schéma d’un camp politique bien trop passif, qui se contente d’être dans la réaction.
Mais ne tirons pas trop sur l’ambulance. Il y a un solide début. Il sera maintenant indispensable de mieux coordonner l’élan et surtout de pérenniser la nouvelle devise qui semble animer la langue luxembourgeoise : «en avant toute !».
David Marques