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Écologie : le Luxembourg en 2100

Fin 2015, des chercheurs du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) se sont prêtés à une expérience intéressante. Alors que la sirène d’alarme de la COP21 retentissait, ils ont en quelque sorte branché leurs calculettes sur le thermomètre, pour répondre à notre question : quelle température fera-t-il au Grand-Duché en 2100?
Leur réponse ne fut guère rassurante. Même si nous parvenons à limiter le réchauffement climatique mondial à 2 °C d’ici la fin du siècle – ce qui semble déjà utopique – le coup de chaud sera encore plus torride au Luxembourg, puisque les chercheurs prédisent une hausse des températures d’au moins 3 à 4 %!
En 2100, le pays montrera alors un tout autre visage. Bien sûr, ce réchauffement aura ses bons côtés, disent ceux qui apprécient en ce moment de manger des glaces en terrasse à la mi-octobre. L’été prendra sûrement un air de Côte d’Azur sur les plans d’eau du pays. Les vignerons pourraient aussi y trouver leur compte. On dégustera peut-être plus de merlot que de riesling à Remich!
Mais la liste des inconvénients sera beaucoup, mais alors beaucoup plus longue. À commencer par un bien vital : l’eau. Les inondations et tempêtes se multiplieront, comme les sécheresses estivales et les problèmes de qualité de l’eau. La faune et la flore y perdront des plumes : la migration forcée vers un nord plus clément laissera beaucoup d’arbres, d’oiseaux et d’animaux familiers sur le carreau. Pour les paysans, les saisons seront chamboulées, et l’agriculture conventionnelle montrera ses limites. En ville aussi, on devra s’adapter. Beaucoup d’infrastructures, comme les rails et routes, les transformateurs, subiront de plein fouet ce climat exotique. Il faudra végétaliser, isoler, climatiser, pour combattre les îlots de chaleur urbains. Et n’oublions pas la hausse de la pollution, l’invasion de maladies tropicales et autres joyeusetés!
Sachant que le réchauffement planétaire pourrait effectivement dépasser cet objectif des 2 °C, peut-être que nos arrière-petits-enfants écouteront alors, avec nostalgie mais aussi colère, l’histoire de cette époque où le Grand-Duché pouvait encore tempérer ses ardeurs.

Romain Van Dyck

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