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Deux mondes dos à dos

Le monde politique français, mis à mal par ce que l’on appelle pudiquement «les affaires» et les coups de boutoir des populismes, tente de se réinventer. Les électeurs français n’ont eu de cesse de le demander  : ils veulent que les personnes au pouvoir soient plus proches d’eux, proches de leurs attentes, proches de leur vie quotidienne, proches de leurs soucis. On ne parle pas ici des maires, ce sont quasiment les seuls élus à être bien considérés par la population. Non. Il s’agit de ceux qui semblent inaccessibles, ceux siégeant au sein des gouvernements successifs de la V e  République, ceux qui passent en coup de vent devant une usine en grève pour dire que tout ira bien avant de repartir et de disparaître. Des décennies d’espoir déçu ont creusé un fossé profond entre la société française et cette classe politique, certains diront même «caste» politique qui ne se renouvelle pas.

Le candidat et maintenant président de la République Emmanuel Macron ne s’en est jamais caché  : il veut retisser ses liens déchirés entre grands décideurs politiques et les citoyens. Pour cela, il a voulu rassembler autour de lui des personnalités atypiques récemment nommées au gouvernement. Personnes jeunes, issues de la société civile, du monde de l’entrepreunariat… cela suffira-t-il? Ce mal-être français, cette distance si forte entre ceux qui sont au pouvoir et tous les autres, n’a pas encore franchi la frontière pour contaminer le Grand-Duché.

En se gardant bien de verser dans l’angélisme, il faut constater que le lien entre les habitants et les députés, les ministres, reste fort au Luxembourg. Évidemment, la taille du pays est une des raisons de ces rapports toujours privilégiés. Mais cette culture politique se cultive et n’a jamais été laissée en friche. En France, élus et populations sont souvent dos à dos… Au Grand-Duché, les choses se vivent encore face à face.

Aujourd’hui, les lézardes fracturant la société française sont nombreuses. Le scrutin présidentiel a rebattu les cartes du jeu politique français. Les électeurs ont montré qu’ils souhaitaient changer de logiciel sans céder aux sirènes de l’extrême droite. Pour l’instant…

Laurent Duraisin

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