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Des ennemis devenus amis

On se croirait 10 ans en arrière. L’atmosphère et la collégialité qui accompagnent les négociations entre le CSV et le DP ressemblent très fortement aux pourparlers qui ont permis de former, fin 2013, le premier gouvernement tricolore, entre DP, LSAP et déi gréng. Après s’être farouchement battus l’un contre l’autre pendant la décennie où le CSV s’enfonçait dans l’opposition, libéraux et chrétiens-sociaux ont retrouvé en un temps record une entente qui a le don d’interpeller. Est-ce que les deux partis auraient préparé leur coup en amont, à l’image de ce qu’avaient fait les trois partenaires de coalition en 2013, avec l’objectif partagé d’écarter le CSV du pouvoir ?

La question a le mérite d’être posée, même si les programmes électoraux du CSV et du DP comportent d’importantes convergences. Le Premier ministre sortant, Xavier Bettel, n’avait toutefois pas hésité à mettre en garde contre une politique rétrograde que le camp chrétien-social serait tenté de mener, notamment dans le domaine de la famille. De leur côté, les jeunes chrétiens-sociaux n’avaient pas manqué de ridiculiser Xavier Bettel dans une vidéo fake, diffusée après un face-à-face entre les deux têtes de liste à la télévision. Est-ce que tout est oublié ? Le désir de revenir, et de rester, aux manettes du pays est-il plus fort que les piques lancées par le passé ?

Il faudra attendre encore quelques semaines, voire les années à venir, avant de pouvoir apporter toutes les réponses. En tout cas, la tâche qui attend CSV et DP est extrêmement périlleuse. La situation tendue des finances publiques est un facteur qui semble avoir été sciemment oublié lors de la campagne électorale, davantage chez les chrétiens-sociaux qu’auprès des libéraux. Selon le Statec, le Luxembourg risque de tomber dans une récession d’ici à la fin de l’année.

Le vrai travail ne fait que commencer. Les négociations proprement dites ne vont d’ailleurs être engagées que le 6 novembre prochain. Vendredi, le formateur Luc Frieden a précisé que les groupes de travail n’ont pas de pouvoir de décision. En même temps, il laisse entrevoir qu’un accord global peut être trouvé dans un délai de trois jours. La bonne entente affichée jusqu’à présent entre le CSV et le DP pourrait encore être mise à rude épreuve.

Un commentaire

  1. C est le bal des faut cul lol .. c ça la politique

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