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Cycliste, l’usager fragile

Sur les trois dernières années, quatre cyclistes ont perdu la vie sur les routes du pays. Une statistique relativement bonne. Mais c’est oublier les 58 blessés graves, les 117 blessés légers et les 189 accidents. On peut même aller plus loin, toujours en utilisant les statistiques et affirmer que les cyclistes représentent 3% des victimes d’accidents et 5% de la mortalité routière sur la même période.

Sans connaître les circonstances de chaque accident et en étant tout à fait conscient que, comme certains automobilistes, certains cyclistes blessés peuvent être à l’origine de leur propre accident, soit par imprudence, soit par le biais d’un comportement inadapté à deux roues.

Mais le cycliste reste tout de même «fragile» sur les routes luxembourgeoises, et ce, malgré une loi qui «oblige», depuis le 1er mai 2018, les automobilistes à doubler les cyclistes en laissant 1,50 m de distance entre le véhicule (voiture et camion) et la bicyclette. Pourtant, depuis cette date, la police grand-ducale n’a adressé aucune contravention aux automobilistes qui se permettent de coller les cyclistes, histoire de bien montrer que le deux-roues gêne les quatre-roues.

D’un autre côté, des milliards d’euros sont dépensés dans les infrastructures, les gares, les parkings et les centres multimobilité, mais encore trop peu d’euros servent à construire des routes ou des chemins exclusivement pour les vélos, comme c’est le cas entre Hesperange et le Grund.

Certains diront que le pays dispose de 950 km de pistes cyclables (dont 600 sont réalisés), mais combien de kilomètres de pistes se font sur une route sans voiture? Combien de pistes cyclables sur la route sont aussi dangereuses et mal faites que dans la rue du Canal, à Esch-sur-Alzette? La réponse n’est finalement pas si importante, mais cela explique pourquoi si peu de monde enfourche son vélo pour aller travailler, faire ses courses ou juste pour se promener. Car la route n’est pas sûre pour les cyclistes. Un comble pour un pays qui cherche désespérément des modèles fiables de mobilité durable alors que la bicyclette fonctionne aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves (des pays où il fait plus froid et plus mauvais qu’au Luxembourg!)…

Jeremy Zabatta

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