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Un modèle à cultiver


L’ambiance est un peu plus détendue au Luxembourg par rapport à ce qui se passe de l’autre côté de nos frontières. 

La ministre Martine Hansen a rencontré les représentants du Lëtzebuerger Landesuebstbauveraïn et de la Fédération horticole luxembourgeoise. De l’autre côté de nos frontières, ça chauffe toujours.

La ronde des discussions se poursuit au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture à l’occasion de la nouvelle année. Le modèle luxembourgeois tient bon alors que de l’autre côté de nos frontières, en France, en Belgique ou en Allemagne, agriculteurs et gouvernement sont à couteaux tirés concernant la lourdeur administrative, les charges, la fin des subventions notamment liées à l’énergie, le non-paiement à leur juste prix des denrées par les intermédiaires ou les supermarchés…

Cette liste des doléances et si longue que nous manquerons de place. Au Grand-Duché, la nouvelle loi agraire avait aussi provoqué des remous fin 2022. Des centaines de croix vertes coiffées d’une botte rouge retournée avaient fleuri le long des routes du pays. Une manifestation avait été organisée devant la Chambre des députés. Les agriculteurs avaient échangé avec le gouvernement et leurs revendications avaient été entendues.

Dans nos colonnes, les représentants des agriculteurs au Luxembourg estimaient récemment que leur profession est mieux lotie au Grand-Duché que hors de nos frontières. Le métier connaît tout de même quelques difficultés, notamment concernant le secteur porcin, sans oublier les fâcheries avec le ministère de l’Environnement, notamment autour des zones vertes et d’un manque de visibilité à long terme.

Tout n’est pas rose, c’est évident, mais il n’y aura pas de mobilisation comme chez nos voisins. Même si la Centrale paysanne s’est dite solidaire des mouvements à nos frontières, les agriculteurs luxembourgeois ne bougeront logiquement pas.

Le nouveau gouvernement tient tout de même à maintenir le dialogue avec le monde paysan. Mieux vaut prévenir que guérir. Après la Baueren-Allianz, la Centrale paysanne et les Lëtzebuerger Bauerejugend, la ministre Martine Hansen a reçu les représentants du Lëtzebuerger Landesuebstbauveraïn et de la Fédération horticole luxembourgeoise lundi. L’échange a permis de faire le tour des sujets d’actualité importants qui conditionnent le développement de la fruiticulture, du maraîchage et de l’horticulture.

Une nouvelle réunion autour de la gestion de l’eau?

Parmi les défis majeurs du décollage de la production de fruits et légumes au Grand-Duché figurent un meilleur accès à l’eau d’irrigation et la possibilité de construire des serres agricoles, précise le ministère. Martine Hansen souhaite avancer dans ces thématiques et a souligné que la diversification de l’agriculture était une priorité de la politique agricole nationale.

La ministre est ouverte à l’organisation d’une 2e édition de la réunion «Waasserdësch» avec le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité et le secteur. Selon Martine Hansen, il faut créer des conditions qui permettent aux exploitants d’utiliser des techniques d’irrigation horticole innovantes et de récupérer l’eau de pluie, en se basant sur les résultats des projets pilotes récents et le retour des expériences.

Martine Hansen entend aussi aborder la question des autorisations de bâtir dans les zones vertes pour les exploitants agricoles et horticoles lors de la réunion du «Landwirtschaftsdësch» du 4 mars prochain.

La fruiticulture et l’horticulture ont besoin d’être à la pointe des techniques culturales innovantes. Le Lëtzebuerger Landesuebstbauveraïn et la Fédération horticole luxembourgeoise ont de leur côté réitéré leurs besoins en conseil et en formation continue spécialisée.

Martine Hansen a confirmé que des analyses étaient en cours afin d’élargir les compétences de l’Institut viti-vinicole aux secteurs fruitier et horticole pour en faire le point de contact central pour accompagner ces secteurs.

Les représentants du secteur agricole ont aussi demandé des procédures administratives plus flexibles pour le recrutement de main-d’œuvre saisonnière et la promotion des fruits et légumes locaux dans la restauration collective.

Un dialogue qui a eu lieu alors que la contestation paysanne fait tache d’huile en Europe. Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Pologne, Roumanie et France sont secoués par des manifestations d’agriculteurs parfois depuis plusieurs semaines.

Hier, les paysans espagnols et italiens ont rejoint le mouvement. Près de nos frontières, les agriculteurs belges ont surtout concentré leur action sur les distributeurs hier. Lundi, ils avaient bloqué l’autoroute menant au Grand-Duché du côté d’Arlon. En France, les tracteurs ont continué de converger autour de la capitale pour un blocus de la mégalopole.

En Lorraine, l’A30 a été fermée après l’installation d’un barrage dans le secteur de Crusnes, non loin de la frontière grand-ducale. L’action a légèrement perturbé la circulation, les voitures étaient déviées sur les routes secondaires. D’autres actions pourraient avoir lieu aujourd’hui, alors que le gouvernement français peine à convaincre malgré l’annonce de mesures.

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