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Société Ruppert : «Nous suivons les cotations sur les marchés, mais c’est très flou»


Pour la société Ruppert, il n’y a pas de risque de pénurie imminent. (photo DR)

La société Ruppert, basée à Grevenmacher, livre plusieurs millions de litres de carburant chaque année. Michel Reckinger, son responsable «Produits pétroliers», reconnaît vivre une période harassante.

Comment qualifieriez-vous l’activité de votre société, en ce moment ?

Michel Reckinger : C’est un peu la folie… Nos clients ont peur que les prix montent encore et ils veulent que la moindre place soit remplie. Nous n’arrêtons pas.

Avez-vous été prévenu en amont de cette hausse des prix si abrupte ?

Non, pas du tout. Nous n’avions pas l’information. Nous suivons bien sûr les cotations sur les marchés, mais c’est très flou, ce ne sont que des spéculations. L’État n’adapte pas les prix de vente au public immédiatement, il attend un certain temps. Pour nous, par contre, les prix d’achat dans les dépôts pétroliers sont adaptés tous les jours. Et ils sont différents selon les dépôts.

Vous devez donc vous approvisionner à des dépôts différents pour obtenir les meilleurs prix ?

Oui, ce n’est pas simple. Il faut jongler entre les différents dépôts, tout en prenant garde à respecter les contrats qui nous lient avec ces fournisseurs. Si l’on prend une quantité inférieure à ce qui était prévu à un endroit, nous aurons des pénalités à payer. Nous nous fournissons aux dépôts de Bertrange et de Mertert et en Belgique.

Nos marges seront plus élevées lorsque les prix baisseront

Si le prix de vente au public a littéralement explosé, gagnez-vous plus d’argent en ce moment ?

Pas du tout, au contraire. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où les prix augmentent plus vite pour nous que pour les clients. C’est la raison pour laquelle nous faisons très attention aux endroits où nous nous approvisionnons. Dans certains cas de figure, chez des clients qui bénéficient de conditions spéciales, nos marges sont négatives en ce moment. Mais nous ne les laissons pas tomber. Nos marges seront plus élevées lorsque les prix baisseront, mais puisque les cuves seront pratiquement remplies, plus personne n’en achètera à ce moment-là. C’est un problème supplémentaire…

Alors que les stations-services ont été prises d’assaut, que vous multipliez les livraisons et que le pétrole russe est sous embargo, existe-t-il un risque de pénurie ?

Non, je ne pense pas. Si les prix montent, c’est parce que la demande est forte : tout le monde se jette sur les carburants en ce moment. C’est la loi du marché. Les réserves sont là, le problème vient davantage de leur acheminement vers les points de vente. Par exemple, il faut que tous les chauffeurs de camion soient disponibles, puisque dans le transport de matières dangereuses, il n’est pas question de jouer avec les temps de conduite des chauffeurs. Le covid ne facilite pas les choses non plus… Nous, nous avons de la chance, parce que nos patrons sont quatre frères, dont trois ont le permis camion. En ce moment, ils sont aussi sur la route.

Recueilli par E. N.

 

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