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SNCF : l’État français reprend 35 milliards de dette, sortie de crise en vue ?


Une sortie de crise pourrait-elle se dessiner après deux mois de conflit marqué par 11 épisodes de grève ? (photo AFP)

Les syndicats de la SNCF ont reçu vendredi la confirmation d’Édouard Philippe que l’État reprendrait la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d’euros, dont 25 avant 2020, l’Unsa annonçant étudier une éventuelle levée de la grève, contrairement à la CGT qui la maintient.

Alors que le texte de loi, voté en première lecture en avril à l’Assemblée, arrivera en séance publique au Sénat mardi, l’État a voulu donner quelques gages aux syndicats représentatifs à la SNCF qui se sont succédé vendredi matin à Matignon, à commencer par l’Unsa qui a obtenu la primeur des annonces gouvernementales. Comme prévu, Édouard Philippe s’est engagé sur la dette – 35 milliards seront repris au total, 25 en 2020 et 10 en 2022 – et sur les investissements, en augmentant la participation de 200 millions d’euros par an, portant son effort annuel à 3,8 milliards, selon Luc Bérille, secrétaire général de l’Unsa.

« Le dialogue avance »

Le Premier ministre, accompagné de la ministre des Transports Élisabeth Borne, doit compléter ses annonces devant la presse à la mi-journée, en demandant notamment un effort de productivité à l’entreprise, afin de combler son écart de compétitivité estimé à 30% par rapport à ses rivaux, avant l’ouverture du rail à la concurrence. Selon une source proche du dossier, « il y aura aussi deux ou trois annonces de Matignon sur la façon dont l’État sera partenaire dans la négociation sur la nouvelle convention collective », un point crucial pour les syndicats qui s’inquiètent de la fin du recrutement au statut des cheminots au 1er janvier 2020.

« Le dialogue avance », s’est ainsi félicité Luc Bérille pour qui l’Unsa a été « rassurée » sur « un engagement ferme de l’État » pour les finances de la SNCF. Par conséquent, une décision sur une éventuelle sortie de l’Unsa ferroviaire de la grève sera prise « très rapidement dans nos structures », a déclaré son secrétaire général, Roger Dillenseger, tout en ajoutant que ses « attentes restent fortes ». L’Unsa ferroviaire pourrait-elle sortir de la grève avant le 5 juin, date du vote de la loi au Sénat ? « Cela va faire partie des débats que nous aurons » en interne, a répondu Roger Dillenseger. « Nous sommes dans de vraies négociations depuis le 11 mai », quand l’Unsa ferroviaire et la CFDT Cheminots ont commencé à négocier des amendements au texte voté à l’Assemblée avec le ministère des Transports, a-t-il encore rappelé.

Un gouvernement qui a « encore du mal à s’engager »

A sa sortie de l’entretien avec Édouard Philippe, la CGT Cheminots a sans surprise indiqué qu’elle continuerait « le conflit, le combat », dixit son secrétaire général Laurent Brun. « La mobilisation est plus que jamais nécessaire », a-t-il insisté, même si la tonalité de ses propos a paru plus apaisée que lors de la dernière série de rencontres bilatérales à Matignon le 7 mai. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a aussi « noté avec satisfaction que le Premier ministre considérait avec attention la vot’action », dont le résultat mercredi a montré le rejet massif de la réforme par les cheminots. « Pour résumer, on a un gouvernement qui semble plus ouvert mais qui a toujours du mal à s’engager », a embrayé Laurent Brun qui a fait de sa principale revendication la tenue d’une « table ronde tripartite pour que le gouvernement fixe ses engagements par écrit vis-à-vis des grévistes ».

« Le Premier ministre ne nous a pas dit non, il a dit qu’il réfléchissait au sujet et nous donnerait une réponse très prochainement », a-t-il souligné. Plus tranché, SUD-Rail n’a vu « guère plus d’avancées » pour les cheminots et « pas de satisfactions » à l’issue de son entretien, « un rendez-vous pas de nature à faire cesser la grève », selon Erik Meyer, porte-parole du syndicat. Le chef du gouvernement devait encore recevoir FO et la CFDT, avant l’Union des transports publics et ferroviaires (organisation patronale), puis le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, dont SUD-Rail demande la tête mais à qui le gouvernement a renouvelé son soutien cette semaine.

Le Quotidien/AFP

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