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Paradis fiscaux : la liste noire de l’UE sera complétée « d’ici la fin de l’année », sans aucun État membre


Épinglé pour ses activités offshore, le Panama ne figure toujours pas dans le projet de liste noire de l'UE. (photo AFP)

Excluant aujourd’hui des pays comme le Panama, le projet de liste noire des paradis fiscaux commune à l’Union européenne sera complétée « d’ici la fin de l’année », a indiqué Jean-Claude Juncker mardi après-midi, lors de son audition par la commission d’enquête du Parlement européen sur les Panama Papers.

Cet eurodéputé n’a pas raté l’occasion de pointer une anomalie de taille : « Le Panama ne figure pas dans le projet de liste noire des paradis fiscaux, qui ne compte que des pays comme l’Afghanistan ou la Corée du Nord. C’est ridicule ! Il faut au moins que la Commission européenne nous fournisse une liste où des pays comme le Panama y figurent ! »

Auditionné par les eurodéputés, le président de la commission Européenne, Jean-Claude Juncker, a invoqué un manque de moyens pour constituer convenablement cette liste : « Nous n’avons pas les ressources humaines pour procéder à ce genre d’examens. (…) Et nous avons besoin de la connaissance des Etats membres en la matière. »

Quitte à ne pas analyser l’ensemble des 180 pays du monde, « on pourrait au moins commencer par les pays où il y a de forts soupçons », a insisté l’eurodéputée française Pervenche Berès, déplorant l’absence des îles Caïman, de Jersey ou de Guernesey. « La liste sera complétée », a promis Jean-Claude Juncker.

Pas de pays de l’UE dans la liste

« Au sein de l’Union européenne, il se peut aussi qu’il y ait des paradis fiscaux. Peut-on avoir une liste incluant l’UE ? », a demandé un autre parlementaire, dans une allusion à peine voilée aux pays très actifs en matière d’évasion fiscale comme les Pays-Bas ou le Luxembourg. Sans parler de son rôle révélé récemment par les affaires LuxLeaks (multinationales) et des Panama Papers (particuliers), il convient de noter que le Grand-Duché est sorti il y a moins de deux ans de la liste grise de l’OCDE, grâce à la levée du secret bancaire.

Quoi qu’il en soit, l’ancien Premier ministre luxembourgeois a évacué cette possibilité : « Il n’y aura pas de liste au sein même de l’UE, car si les directives (contre l’évasion fiscale, ndlr) que nous avons prises sont bien mises en œuvre, les problèmes seront réglés. » Et si ce n’est pas le cas ?

Sylvain Amiotte

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