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Merkel se dit prête à revenir sur le zéro déficit en Allemagne


Pour la chancelière allemande Angela Merkel enrayer l'épidémie passe avant le dogme bugétaire. (Photo /AFP)

La chancelière Angela Merkel s’est dite prête mercredi à revenir sur la sacro-sainte règle du zéro déficit public en Allemagne pour faire face à l’épidémie de coronavirus.

« Il s’agit d’une situation extraordinaire, nous ferons ce qui est nécessaire (…) nous le ferons pour que nous puissions nous sortir de cette situation et, après coup, nous verrons ce que cela a signifié pour notre budget », a assuré lors d’une conférence de presse la chancelière. Elle était interrogée sur le fait de savoir si elle était prête à remettre en cause l’impératif de l’équilibre budgétaire en Allemagne, qui dicte la conduite du gouvernement depuis maintenant des années et est critiquée par les partenaires de l’Allemagne, comme la France, ainsi que certains institutions internationales.

Merkel, qui s’exprimait pour la première fois devant la presse au sujet de cette épidémie, a expliqué que mettre fin à sa propagation passait « en premier », avant le respect des règles budgétaires. « Une économie comme celle de l’Allemagne, qui est extrêmement dépendante des exportations, est bien sûr encore plus touchée par les défis mondiaux qu’une économie très centrée sur elle-même », a fait valoir la chancelière. Son gouvernement devrait ainsi présenter vendredi des mesures pour relancer l’économie, en direction par exemple des hôtels et restaurants. Il prépare concrètement des prêts publics aux entreprises confrontées à des difficultés de trésorerie.

La règle du zéro déficit public respectée depuis 2014

Le dogme budgétaire allemand repose sur deux règles: l’interdiction inscrite dans la Constitution de contracter toute nouvelle dette fédérale excédant 0,35% du PIB, dite « Schuldenbremse » (frein à la dette), et l’engagement supplémentaire d’un budget fédéral au moins à l’équilibre (« Schwarze Null »), respecté depuis 2014. La règle constitutionnelle prévoit néanmoins des dérogations en cas de crise économique, catastrophe naturelle ou « situations d’urgence extraordinaires », offrant donc des marges de manœuvre au gouvernement. Merkel a en outre confirmé que l’Union européenne prônait une approche « flexible » du Pacte de stabilité européen, qui limite en principe à 3% par an le déficit public des différents pays membres.

« Nous gérerons le Pacte de stabilité et de croissance avec souplesse au niveau européen, c’était une conclusion importante » mardi de la réunion extraordinaire entre les 27 chefs d’Etat et de gouvernement par visioconférence, a souligné la chancelière. « Je pense que le Pacte dispose d’une flexibilité suffisante pour les situations inhabituelles, et cela signifie qu’un pays comme l’Italie (…) nous ne lui disons naturellement pas qu’il ne peut pas investir dans son système de santé du fait d’une règle sur la dette », a-t-elle détaillé, martelant que la situation était « inhabituelle ».

LQ / AFP

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