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Les six travaux européens de la Fedil


Le bureau bruxellois de la Fedil, dirigé par Henri Wagener (ici hier à côté de Robert Dennewald), a doublé en personnel au début de l'année 2015. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

La Fédération des industriels luxembourgeois a listé hier ses priorités pour la présidence grand-ducale du Conseil de l’Union européenne.

Selon la Fedil, ces six domaines prioritaires nécessitent une action européenne importante afin «d’améliorer ou de redresser la compétitivité des entreprises européennes, en général, et luxembourgeoise, en particulier».

Aujourd’hui, beaucoup de sujets sont décidés à Bruxelles. Nous pensons que la présidence luxembourgeoise est extrêmement importante et elle doit mettre l’accent sur des sujets importants», articule Robert Dennewald, le président de la Fedil. Hier matin, la Fédération des industriels luxembourgeois, membre fondateur de Businesseurope et présente à Bruxelles depuis 11 ans, a égrainé les six priorités qui «reflètent la vision de la Fedil».

Une politique industrielle compétitive

D’après Henri Wagener, en charge du bureau de la Fedil à Bruxelles, la première priorité est une politique industrielle compétitive. Elle souhaite une meilleure gouvernance au niveau européen. «À notre avis, dit Henri Wagener, le conseil compétitivité doit avoir un rôle accru et aussi celui de gardien. Il faut renforcer le rôle de ce conseil.» Il ajoute : «Pour nous, la politique industrielle ne doit pas avoir un recours massif aux aides d’État.» En outre, la Fedil souhaite étudier «l’impact sur la compétitivité des entreprises au sein de chaque initiative législative».

Une politique énergétique et climatique

La deuxième priorité de la Fedil doit être «compétitive». En effet, «nous demandons que le prix de l’énergie soit plus compétitif en Europe», insiste Henri Wagener. Selon lui, le déficit concurrentiel s’est accru. Le prix de l’énergie est «3 à 10 fois plus élevé dans l’Union européenne que dans les autres grands blocs que sont les États-Unis ou la Chine». La fédération désire que les fonds européens nécessaires pour un investissement dans les réseaux d’énergie, et en particulier dans les réseaux transfrontaliers, soient débloqués.

En matière de politique énergétique, «il est important que les États membres se coordonnent mieux», affirme le représentant de la Fedil à Bruxelles. Il cite la sortie du nucléaire de l’Allemagne qui aurait dû être «mieux coordonnée». Il a ensuite évoqué le COP21, la conférence sur le climat qui se déroulera en décembre à Paris, en affirmant que «le rôle de l’Europe sera clé. Nous demandons que l’UE négocie un accord international ambitieux» qui ne l’isolera pas sur le plan international. Il faudrait, selon la Fedil, réformer le système du quota d’émission de CO2 pour aller vers «une allocation dynamique des quotas d’émission, afin d’éliminer les déficits concurrentiels auxquels doivent faire face les entreprises européennes».

L’innovation et la recherche

Au sujet de la recherche et de l’innovation, Henri Wagener veut encourager davantage la mise en place de partenariats publics-privés pour la recherche. Il faut «faciliter l’accès aux programmes européens en simplifiant les procédures administratives» et «intégrer le suivi des objectifs» de stratégie «Horizon 2020» dans les travaux du semestre européen.

Un marché intérieur complet

Marotte du ministre de l’Économie, le marché intérieur tient aussi à cœur au patronat industriel. Ce dernier demande une élimination des barrières restantes «pour une harmonisation maximale». Actuellement, les entreprises sont confrontées à des obstacles pour leurs activités transfrontalières. En effet, lorsqu’elles vendent un produit, elles doivent s’adapter aux 27 législations de l’Union. Cela les empêche de commercer librement. Cette adaptation a un coût : «5 % du PIB simple», affirme Henri Wagener.

Leur suppression pourrait faire progresser le PIB de l’Union de 2,2 % par an pendant 10 ans. «Tout doit être mis en œuvre pour éliminer ce géoblocage», insiste le représentant de la fédération dans la capitale européenne. L’e-commerce doit jouer un rôle clé car «c’est le multiplicateur du marché intérieur».

Le numérique : une opportunité

Le numérique a déjà un rôle important dans l’économie luxembourgeoise. À l’avenir, il en aura un «très important à jouer dans l’industrie», prévient Henri Wagener.

La Fedil réclame, entre autres, la garantie à un accès à un internet ouvert et «non-discriminatoire» ainsi qu’un positionnement du Luxembourg comme acteur majeur dans le domaine de la cybersécurité. Il s’agit d’«un domaine d’investissement d’avenir », soutient Henri Wagener.

Un programme commercial ambitieux

La dernière priorité de la Fedil réside en l’amélioration de l’accès aux marchés mondiaux via un programme commercial ambitieux. Elle veut «déverrouiller le marché américain». Elle désire finaliser et ratifier «le plus vite possible» l’accord économique et commercial global (AECG), un traité établi entre l’Union européenne et le Canada. Concernant le partenariat transatlantique (TTIP), la Fedil dit en avoir besoin car il donnerait l’accès au marché américain.

Enfin, Henri Wagener appelle à un avancement des pourparlers au sujet de l’accord sur le commerce des services (TISA). «Il est encore en genèse et nous le surveillons.»

Robert Dennewald a abordé tous ces points avec le Premier ministre qui est prêt «à les défendre avec son gouvernement», avise-t-il.

Aude Forestier

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