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Guerre commerciale États-Unis / Chine : une trêve, et après ?


Une poignée de mains qui ne règle toutefois pas les délicats différends bilatéraux. (photo AFP)

Une trêve, et après ? Si la Chine et les États-Unis ont suspendu ce week-end leur guerre commerciale, les négociateurs des deux pays doivent encore résoudre de délicats différends bilatéraux, sous la menace de nouveaux droits de douane américains qui pourraient entrer en vigueur dans trois mois.

Les États-Unis ont un déficit commercial annuel de 335 milliards de dollars avec la Chine. Le président américain Donald Trump veut le réduire. Il dénonce les « pratiques déloyales » de Pékin. Il pointe notamment du doigt les subventions accordées aux exportateurs, accusés d’écouler sur le marché américain des produits à bas prix – comme le fer ou l’aluminium.

En vertu des termes de la trêve intervenue en marge du sommet du G20 en Argentine lors d’une rencontre entre Donald Trump et son homologue Xi Jinping, la Chine se serait engagée à importer davantage de produits agricoles, énergétiques et industriels, selon la Maison Blanche. Aucun montant n’a été annoncé : il devra encore être marchandé par les négociateurs.

La volonté de Pékin de reprendre ses achats de marchandises agricoles est une bonne nouvelle pour Donald Trump, qui aura besoin du soutien de son électorat rural pour l’élection présidentielle de 2020. Pékin avait annoncé en juillet un droit de douane punitif de 25% sur le soja « made in USA » – un produit d’exportation clé des États-Unis qui a été durement touché.

Gagner en indépendance technologique

Les États-Unis dénoncent régulièrement les « violations du droit de propriété intellectuelle » subies par les entreprises américaines en Chine. Donald Trump a imposé des tarifs douaniers dès mars 2018 pour sanctionner ces pratiques supposées, qui coûteraient selon Washington 600 milliards de dollars par an aux compagnies américaines. Un récent rapport du bureau du représentant américain au Commerce Robert Lighthizer accuse par ailleurs Pékin de soutenir une campagne de cyberattaques contre des entreprises américaines à forte valeur ajoutée.

La Chine a renforcé sa lutte contre la contrefaçon ces dernières années. Elle a notamment créé des tribunaux spécialisés dans le traitement des contentieux sur les brevets ou les atteintes aux droits d’auteurs. Dans de nombreux secteurs en Chine, les firmes étrangères sont sommées de s’associer en coentreprise avec des partenaires locaux, avec lesquels elles sont souvent amenées à partager une partie de leur savoir-faire technologique. La pratique est dénoncée par Washington mais aussi par l’Union européenne. Comme une main tendue, Xi Jinping a assuré la semaine dernière que Pékin allait « faciliter l’accès au marché chinois ».

Mais les compagnies étrangères dénoncent toujours des restrictions. La Chine dépend de pays comme les États-Unis et la Corée du Sud pour ses microprocesseurs, une faiblesse en termes d’indépendance technologique. La trêve commerciale annoncée samedi à Buenos Aires ne fait cependant aucune mention du plan « Fabriqué en Chine 2025 », que l’administration Trump a dans le collimateur. Ce programme stratégique chinois ambitionne de faire du pays un leader technologique mondial (robotique, véhicules à énergie nouvelles, télécommunications) capable de rivaliser avec les États-Unis. Washington surveille par ailleurs les sociétés high tech chinoises, invoquant des soucis de sécurité.

LQ/AFP

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