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Wim Delvoye, évincé du Mudam : « J’ai franchement toujours du mal à y croire… »


Sans langue de bois, Wim Delvoye évoque le démantèlement de sa Chapelle, installée au Mudam depuis 2006. (©Gianni Degryse/Studio Delvoye / montage LQ/Damien Giulano)

Après un long silence, le gouvernement, comme le Mudam, a confirmé que la Chapelle, œuvre «iconique» de Wim Delvoye, sera bientôt démontée et rangée dans la cave du musée. L’artiste sort de son silence et s’insurge.

Pour beaucoup, comme en témoignent les commentaires sur les réseaux sociaux et autour du Kirchberg depuis la mi-mars, la Chapelle gothique du fameux artiste belge Wim Delvoye était l’une des œuvres phares du Mudam, celle que le public privilégiait, au même titre que la fontaine aux eaux noires de Su-Mei Tse, Many Spoken Words. Tout en métal, ornée de vitraux «subversifs» (doigts d’honneur, baisers, intestins, squelettes…), ce petit sanctuaire, construit en 2006 spécialement pour l’ouverture du musée, étalait, aux rayons X, ses symboles illustrant la vanité moderne et les convictions athées de son créateur.

Une œuvre d’art à part, donc, qui, à partir du 28 mai, sera néanmoins rangée à la cave, comme l’a confirmé mardi, par écrit, le Premier ministre – et ministre de la Culture – Xavier Bettel, à la suite de certaines interrogations soulevées par le député ADR Fernand Kartheiser par voie parlementaire. «Oui», la Chapelle sera bel et bien démontée et stockée dans les archives pour libérer l’espace qu’elle occupe. Il précise, en outre, qu’elle «restera disponible pour d’autres expositions à l’avenir».

Un démantèlement qui rappelle également le tout récent changement de direction et qui montre que l’arrivée de Suzanne Cotter, depuis janvier, peut entraîner quelques bouleversements. Rappelons qu’Enrico Lunghi avait lui aussi écarté une partie de l’héritage de sa prédécesseure, Marie-Claude Beaud, lors de son arrivée en 2009. Mais, avouons-le, depuis l’affaire «Schram/RTL», à l’étrange parfum de manigances politiques, ayant coûté la tête de son directeur, le musée d’art contemporain perd toujours plus de crédit. Et les mystères se bousculent toujours…

Pourquoi attendre une question parlementaire pour justifier certains choix artistiques, étonnants certes, mais pas condamnables ? Comment justifier qu’une telle œuvre, iconique, finisse dans les réserves, alors que le Mudam, bousculé sur ses bases fragiles, cherche à rassurer de son public ? Et qu’en pense l’artiste ? Ça tombe bien, Wim Delvoye, qui n’a jamais caché son soutien à Enrico Lunghi, brise, en exclusivité pour Le Quotidien, ce silence de cathédrale. Et frappe tous azimuts.

Entretien avec Grégory Cimatti à lire dans Le Quotidien papier du jeudi 5 avril

 

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