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Une mystérieuse épave vieille de 1 300 ans mise au jour en France


L'épave a été trouvée lors de fouilles préventives près de la Garonne. (illustration AFP)

À Villenave d’Ornon, à quelques kilomètres au sud de Bordeaux (Sud-Ouest), des archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) tentent durant tout l’été de percer les mystères d’une « rarissime » épave, enfouie depuis 1 3000 ans sous un ancien bras de la Garonne.

Mis au jour en 2015 lors de fouilles préventives avant la construction d’un vaste projet immobilier à quelques centaines de mètres de la Garonne, ce navire est « le deuxième ou le troisième » datant du Haut Moyen Âge découvert en France, selon Laurent Grimbert, archéologue, responsable de la fouille présentée à la presse mardi.

Selon les premières datations du bois et des pièces céramique, cette épave en bois « rarissime », longue de 12 mètres, aurait transporté des marchandises, sans doute agricoles, sur le fleuve et jusque sur la façade Atlantique entre 680 et 720. À l’époque, la ville de Bordeaux, sous la coupe des Mérovingiens, faisait partie d’un duché d’Aquitaine indépendant. Elle est pillée en 732 par l’émir Abd al-Raman, puis assiégée un siècle plus tard par les Vikings.

Mais l’origine du navire, dont les fouilles ont démarré en 2019, reste un mystère. « On est probablement sur un mix, le démontage nous le dira, sur un métissage des techniques » de l’époque allant du nord de l’Europe à la Méditerranée, explique sur place Marc Guyon, spécialiste d’architecture navale.

Trois mois seulement

Jusqu’à début septembre, une équipe de 10 archéologues va tenter de démonter les 200 à 300 membrures (poutres transversales) qui structurent, via des centaines de chevilles, la coque pour déterminer la tradition architecturale du bateau, sa hauteur réelle, sa capacité de tonnage, ou encore les techniques utilisées à l’époque pour l’étanchéifier.

Pour retrouver son origine géographique précise, un archéo-dendomètre dépêché sur place analyse le bois des pièces du bateau déjà démontées – du chêne, du pin sylvestre, du châtaigner – pour en dresser sa courbe de croissance, via ses cernes, avant de la comparer aux chronologies de références sur les forêts compilées à l’échelle européenne. Des caissons de céramiques, des ossements d’animaux et une cuillère en bois vont être également analysés.

Pour éviter l’asséchement et la dégradation de ces pièces de bois enfouies durant 13 siècles, et arrosées toutes les 30 minutes sur place, les archéologues n’auront que trois mois pour mener leur étude complète. Le site sera ouvert samedi 18 juin au public durant les journées européennes de l’Archéologie.

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