Accueil | Culture | [Théâtre] Programme du Centaure : après « Les Justes », le juste !

[Théâtre] Programme du Centaure : après « Les Justes », le juste !


Le Centaure fait la part belle, pour sa saison à venir, à la création avec cinq propositions «maison». (illustration Julien Becker)

Le Centaure a présenté sa saison 2017/18 faite de cinq productions maison, deux accueils et quelques autres projets avec un focus sur l’Afrique, et comme fil rouge, la foi et l’injustice.

Une grande pièce du répertoire classique, du théâtre contemporain, une pièce sur des thématiques locales, des coproductions nationales et internationales, une mise en valeur de la scène grand-ducale, des accueils de qualité, des mises en voix, des projets pour artistes émergents et des représentations hors les murs… Le théâtre du Centaure, propose une saison 2017/18 dans la continuité des deux dernières années – autrement dit depuis la prise de fonction de Myriam Muller en tant que directrice artistique.

Logique à la vue des chiffres de fréquentation : «85% sur les deux dernières saisons», précise le président, Pierre Rauchs, «9% en ce qui concerne les créations maison», ajoute-t-il. Et si la petite salle est certes plus facile à remplir que des théâtres plus grands, le président insiste sur le fait que les quatre créations de l’an dernier ont été jouées, en tout, à près de 60 reprises. Ce qui fait dire à Pierre Rauchs que le Centaure est «un théâtre qui tourne bien, voire très bien !», malgré son budget rikiki de 300 000 euros. Même le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, a profité de l’occasion pour saluer la «programmation très bien faite» qui «attire un public averti», mais également «un public jeune, à travers de nouvelles pièces».

La foi et l’injustice s’exprimeront cette année dans la petite salle «am Dierfgen» dès le début de la saison – le 25 octobre – dans Mission de David Van Reybrouck, mise en scène par Marja-Leena Juncker, avec Francesco Mormino dans le rôle d’un prêtre flamand missionnaire dans l’ancien Congo belge. Une pièce écrite d’après plusieurs entretiens avec des missionnaires, très riche en texte et contexte, complexe dans le bon sens du terme.

L’amour dans tous ses états

Justice morale aussi dans le «Cycle bibliothèque des livres vivants» qui propose à la suite Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq. Deux textes littéraires transposés sur scène à travers un personnage qui ne garde que l’essence de l’œuvre, avec, dans les deux cas, des amours, à l’époque «interdites», comme ont pu l’être celles entre deux hommes ou entre une Européenne et un Africain.

Révolte d’Alice Birch porte bien son nom. Cette pièce rock et trash mise en scène par Sophie Langevin, s’intéresse à l’injustice de nos sociétés vis-à-vis des femmes et présente, à travers plusieurs saynètes, les différents mécanismes d’oppression sociale qu’ils soient dans la vie de couple, dans le sexe, dans le travail… Tiamat, de Ian de Toffoli et mise en scène par Jean Boillot, directeur du NEST de Thionville, présente un Lorrain travaillant au Luxembourg qui, un soir, s’isole dans un bistrot inconnu pour se soulager au sujet d’une statuette de contrebande qu’il vient d’acquérir au marché noir.

Enfin, après Les Justes de Camus, le classique de l’année sera Mesure pour Mesure de Shakespeare, un thriller politico-érotique sur le pouvoir, la manière de l’obtenir, de l’exercer et de garder, dans une mise en scène signée Myriam Muller.

À l’instar du festival d’Avignon – où le Centaure se rendra l’été prochain avec Love & Money – le théâtre de création contemporaine propose un focus sur l’Afrique. Ainsi, outre Mission, dont le récit emmène le spectateur au Congo, ou Il faut beaucoup aimer les hommes, qui parle d’un amour entre une Européenne et un Africain, le continent africain sera aussi à l’honneur au travers des «Textes sans frontières», qui s’intéresseront cette année au théâtre africain francophone à travers quatre mises en voix transfrontalières, puis à travers l’accueil du spectacle Des femmes qui dansent sous les bombes, une mise en scène de Camille Raséra, proposant théâtre et danse, d’après un roman de Céline Lapertot. De beaux voyages !

Pablo Chimienti

Programme complet sur theatrecentaure.lu

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.