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[Série] Fiasco : malaise sur le plateau


Portée par un casting prestigieux (François Civil, Géraldine Nakache, Vincent Cassel), Fiasco repose sur «différents types d’humour», explique Igor Gotesman. (Photo : netflix)

S’appuyant sur un casting XXL et les récents succès de productions «made in France», Fiaso déboule sur Netflix avec Pierre Niney derrière la caméra, dépassé par un tournage qui vire au cauchemar. Découverte.

Méconnaissable en réalisateur dépassé par un tournage cauchemardesque, Pierre Niney manie avec brio l’humour grinçant né du malaise dans la série Fiasco, sorte de documentaire parodique à la The Office, qu’il a cocréée avec Igor Gotesman, à l’origine de Family Business. Attendue à partir de mardi sur Netflix, la série (7 x 35 minutes) suit la descente aux enfers de Raphaël Valande, garçon sans charisme aux manettes de son tout premier film, une fresque traversant les époques de la préhistoire au débarquement en passant par les Vikings, en hommage à sa grand-mère résistante. Bad buzz, accident… Les problèmes s’accumulent dès le premier jour sur le plateau, où quelqu’un s’emploie dans l’ombre à saborder le projet…

Mis à part Casting(s) (sorti sur Canal+), format court qu’il avait déjà coécrit avec Igor Gotesman, Pierre Niney n’avait jamais été au centre d’une série. Une expérience que l’acteur césarisé en 2015 pour Yves Saint Laurent a «adoré», comme il l’a affirmé aux côtés de son cocréateur, à l’occasion du festival Canneseries, à Cannes, où Fiasco était présenté hors compétition. «C’est la première fois que j’avais autant de temps pour déployer toutes les nuances et les détails de ce personnage très mal à l’aise», issu «d’une famille rurale» qui «le dénigre beaucoup» et qui se «retrouve projeté dans le milieu du show-business», relate Pierre Niney.

Le «cringe» ou l’humour «grinçant»

«J’ai pris plaisir à vraiment faire un bon loser magnifique, en tout cas, plus loser que magnifique!», ajoute celui qui a pris «deux-trois kilos», s’est affublé d’un manteau à capuche, d’une frange et d’une voix «un peu plus haut perché» pour retranscrire la «fébrilité» de son personnage, loin du réalisateur tyrannique et lunaire qu’il interprétait l’année dernière dans Le Livre des solutions de Michel Gondry. Portée par un casting prestigieux (François Civil, Géraldine Nakache, Vincent Cassel), Fiasco repose sur «différents types d’humour», dont «celui qu’on appelle « cringe » qui est un peu grinçant, qui vous fait un peu te recroqueviller dans ton fauteuil en mode « ah non, mais qu’est-ce qu’il fait? »», explique Igor Gotesman, qui a également signé le film Five en 2016, déjà avec Pierre Niney et François Civil.

J’ai pris plaisir à jouer un loser magnifique, en tout cas, plus loser que magnifique!

«C’est un humour qu’on aime beaucoup et qui est plus présent chez les Anglais notamment avec The Office», comédie de bureau de Ricky Gervais qui a popularisé le genre du «mockumentaire» (documentaire parodique) emprunté par Fiasco. À l’heure où vendre une comédie atypique à un diffuseur peut s’avérer compliqué, le genre s’exportant moins bien que les drames, le duo a pu profiter du «précédent» créé par Igor Gotesman avec Family Business, estime Pierre Niney.

Faire découvrir «l’envers du décor»

Cette série, où Jonathan Cohen et Gérard Darmon incarnent des bouchers cashers reconvertis en trafiquants de cannabis, «a énormément marché» sur Netflix donc «forcément, c’était un gage de confiance» pour la plateforme, poursuit l’acteur. Le duo a ainsi bénéficié selon lui d’un budget permettant surtout «d’avoir du temps» pour «aller loin» dans la comédie, «faire de l’improvisation» ou réécrire des blagues. Le tournage a ainsi duré «une soixantaine de jours», contre 36 pour la première saison de Family Business, abonde Igor Gotesman.

Cette fois, plus de boucherie casher mais un plateau de cinéma comme terrain de jeu. «Il y a peut-être un part psychanalytique dans le fait de filmer quelqu’un qui rate tout. Peut-être pour m’éviter de rater tout dans la vie», plaisante Igor Gotesman. «Depuis Casting(s), on avait cette idée d’explorer les rapports de force sur un tournage, la hiérarchie d’un lieu de travail», précise Pierre Niney. «Cela pourrait se passer chez France Télécom, ça marcherait aussi, mais nous on a parlé de ce qu’on connaissait et essayé de faire découvrir aux gens l’envers du décor», ajoute le comédien, partant pour jouer dans d’autres séries.

Fiasco, de Pierre Niney et Igor Gotesman. Netflix.

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