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Magritte du cinéma belge : « Duelles » d’Olivier Masset-Depasse bat tous les records


Pour Olivier Masset-Depasse, bien connu au Grand-Duché de Luxembourg puisque son film «Illégal» avait été coproduit par la société Iris Production, l’aventure n’est pas terminée. (Photos : Thibaut Demeyer)

C’est déjà la 10e édition des récompenses du cinéma belge, plus communément appelées les Magritte. Histoire de marquer le coup, l’académie a choisi d’honorer l’actrice italienne Monica Bellucci, que l’on verra bientôt à nouveau sous la direction de Claude Lelouch dans L’amour c’est mieux que la vie. Côté palmarès, c’est Olivier Masset-Depasse qui rafle la mise avec Duelles au grand dam des frères Dardenne et leur Jeune Ahmed.

Une compétition serrée

Dix ans, cela se fête. Alors l’académie a mis les petits plats dans les grands avec des invités de marque tels que Danny Boon et José Garcia mais aussi une actrice de renommée internationale en la personne de Monica Bellucci à qui l’académie a remis un Magritte d’honneur.

On a beau dire que c’est la fête du cinéma, il y a malgré tout une ambiance de compétition qui règne dans la salle du Square de Bruxelles. Une compétition qui, au départ, semblait serrée entre Duelles d’Olivier Masset-Depasse et Le jeune Ahmed des frères Dardenne avec respectivement 10 et 9 nominations. Entre les deux favoris, il y avait Lola vers la Mer de Laurent Micheli, près à jouer les troubles fêtes comme l’histoire des Magritte nous l’a démontré très souvent. En effet, dans ce genre de compétition, il n’est jamais bon d’être favori. Il ne fallait pas non plus perdre de vue Nuestras Madres de César Diaz, lauréat de la caméra d’or au dernier festival de Cannes. Voilà donc une cérémonie prometteuse où tout était possible.

Carton plein pour Duelles d’Olivier Masset-Depasse

Le maître de cérémonie, en l’occurrence l’humoriste Kody, a bien chauffé la salle avec des blagues qui ont chatouillé la classe politique belge, la famille royale et bien entendu le monde du 7e art. Place à la remise des prix. Lola vers la mer à travers Mya Bollaers marque un point avec le Magritte du meilleur espoir féminin. S’en suit Le jeune Ahmed à travers Idir ben Addi avec le Magritte du meilleur espoir masculin et Myriem Akheddiou, meilleure actrice dans un second rôle. César Diaz décroche celui du meilleur premier film avec Nuestras Madres. Et puis, Duelles entre en scène et tue la cérémonie en raflant pas moins de 9 Magritte sur les 10 nominations : meilleur scénario, meilleur réalisateur, meilleur film, meilleur acteur dans un second rôle, meilleure actrice pour Veerle Baetens qui tacle au passage Cécile de France venue, après 5 nominations, enfin à la cérémonie. Le montage, l’image, le son et la musique viennent compléter la récolte de Duelles.

L'équipe de "Duelles". (Photo : Thibaut Demeyer)

L’équipe de Duelles a rafflé pas moins de 9 Magritte. (Photo : Thibaut Demeyer)

« Je suis un peu gêné d’une certaine manière parce que j’ai tendance à dire que 9 prix c’est un peu beaucoup. Mais je ne vais pas refuser l’amour de mes confrères. Cela fait à la fois du bien et plaisir », nous a confié Olivier Masset-Depasse à l’issue de la cérémonie. Quant à Anne Coesens, son épouse dans la vie mais aussi son actrice principale dans Duelles, elle nous a glissé à l’oreille «cela va lui faire du bien. Vous savez pour Illégal il n’avait rien reçu parce qu’en face il y avait Jaco Van Dormael. Il avait été très déçu. Mais là, il est vraiment heureux.» On le comprend d’autant plus que, pour la première fois dans l’histoire des Magritte, un film remporte autant de trophées, faisant carton plein car si Duelles n’a pas remporté la totalité des Magritte promis c’est parce que Anne Coesens concourrait également dans la catégorie «meilleure actrice» aux côtés de Veerle Baetens.

Et pour Olivier Masset-Depasse, bien connu au Grand-Duché de Luxembourg puisque son film Illégal avait été coproduit par la société Iris Production, l’aventure n’est pas terminée. En effet, il est prévu un remake de son thriller avec dans les rôles principaux Anne Hathaway et Jessica Chastain également productrice du film. «On ne refuse pas de faire un remake lorsqu’il vous est demandé par votre actrice favorite. Et puis, s’il n’y a pas 80% de risques à faire un projet, cela ne m’intéresse pas» précise, avec un large sourire, le grand vainqueur de la soirée.

César Diaz décroche le Magritte du meilleur premier film avec Nuestras Madres. (Photo :Thibaut Demeyer)

César Diaz décroche le Magritte du meilleur premier film avec Nuestras Madres. (Photo : Thibaut Demeyer)

Bouli Lanners meilleur acteur et les frères Dardenne meilleur coproducteur

Le Magritte du meilleur acteur a été décerné à Bouli Lanners, absent pour raisons médicales, pour C’est ça l’amour ou l’histoire d’un père de famille qui, suite au départ de son épouse, élève seul ses deux filles âgée de 14 et 17 ans.

Quant aux frères Dardenne, les grands perdants de cette édition 2020, ils se consoleront avec le Magritte du meilleur film étranger en coproduction pour Sorry we missed you de Ken Loach. Un prix qu’ils auraient également pu obtenir pour Les frères Sister de Jacques Audiard car finalement aussi co-produit par les films du fleuve, la société de production de ceux appelés sympathiquement les «Dardenne Brothers».

De notre correspondant Thibaut Demeyer, à Bruxelles

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