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Lettre de Cannes, épisode 4 : le talent en 24 images par seconde


Jodie Foster avec ses acteurs George Clooney et Julia Roberts (Photo AFP)

Jeudi soir, le presque tout Hollywood était présent pour la montée des marches de Jodie Foster et son équipe pour la présentation de Money Monster, quatrième long métrage de l’actrice/réalisatrice qui maîtrise aussi bien la langue de Molière que le langage cinématographique.

Money Monster, un thriller sur fond de scandale financier, avait été salué quelques heures plus tôt par la presse. Il n’y avait donc aucune raison de s’inquiéter pour la projection officielle qui s’est d’ailleurs terminée sous une salve d’applaudissements, rendant à Jodie Foster le joli sourire que nous lui avons connu quelques heures auparavant lors de notre rencontre.

La première fois que vous êtes venue à Cannes, vous aviez 12 ans. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Jodie Foster : À l’époque, il n’y avait pas toute cette sécurité, il y avait des photographes partout. C’était le début de ma vie d’actrice et cela a changé ma carrière d’autant plus que nous avions obtenu la Palme d’or (Ndlr : Taxi Driver, de Martin Scorsese). Quarante ans plus tard, je reviens en tant que réalisatrice, ce qui m’honore d’autant plus surtout que Cannes est un haut lieu du cinéma.

Aviez-vous une idée précise de ce que vous souhaitiez obtenir de vos acteurs sachant que George Clooney a déjà une expérience dans la réalisation ?

Je trouve que travailler avec des acteurs qui ont déjà une expérience dans la réalisation est un avantage parce qu’ils comprennent les exigences du réalisateur et ce à quoi il est soumis.

Quelles étaient les qualités requises pour obtenir le rôle tenu par Julia Roberts et George Clooney ?

Le casting est quelque chose de très important parce qu’on espère trouver le meilleur acteur. La mauvaise idée est de vouloir absolument les diriger. Au début, c’est ce que je croyais qu’il fallait faire. Aujourd’hui, je ne vois plus les choses de la même manière. J’ai plutôt tendance à les laisser libres en espérant qu’ils iront là où je souhaite qu’ils aillent. Dans ce cas de figure, c’est agréable de jouer avec des acteurs expérimentés comme Julia et George mais diriger un débutant a aussi son côté intéressant.

Comment qualifieriez-vous votre film ?

C’est un film de studio avec un petit budget. Un film de genre que le grand public apprécie mais qui est intelligent. Aujourd’hui, on ne fait plus ce genre de film qui n’a aucun ressenti, aucun but de manipulation. Et, le voir ici à Cannes est un sacré défi et une chance pour moi.

Dans votre film, les femmes semblent être les héroïnes…

Il y a en effet trois personnages féminins solides. Elles ont été créées lors de la préparation du film. Le personnage de Julia a de la trempe et ce n’est pas un hasard. Je voulais approfondir la puissance féminine pour mettre les trois hommes face à leur faiblesse, à leurs échecs ce qui, de prime à bord, ne se voyait pas puisqu’ils gagnaient beaucoup d’argent, ce qui leur donnait une apparence de force alors qu’au fond d’eux-mêmes, ce sont des faibles. Ils finissent d’ailleurs par accepter que leur vie soit décevante aux yeux de ces femmes solides.

Propos recueillis à Cannes par Thibaut Demeyer

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