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Les stars solidaires des disquaires menacés par le confinement


Des musiciens et chanteurs célèbres montrent, sur les réseaux sociaux, leur amour pour les disquaires mis en péril financièrement par la pandémie. (Photo d’illustration AFP)

Elton John, Taylor Swift ou encore New Order : les musiciens se mobilisent en faveur des disquaires indépendants, menacés par l’impact économique du Covid-19 et du confinement, avec la campagne mondiale #Loverecordstores sur les réseaux sociaux.

La démarche (« #aimerlesdisquaires »), impulsée par Jason Rackham, directeur général du label Pias pour le Royaume-Uni, est à double détente. Artistes ou anonymes sont invités à poster de courtes vidéos ou messages évoquant leur magasin préféré, ce qu’ils y ont découvert. Et à encourager les achats chez les disquaires indépendants, quand c’est possible. En ces temps de pandémie et confinement, ce soutien peut se traduire par des commandes en ligne ou des bons d’achat à utiliser plus tard, mais dont le paiement immédiat permet d’alimenter les trésoreries dans l’attente des réouvertures des portes.

« Un bon magasin de disques, c’est comme le frère aîné idéal, celui qui joue la musique parfaite et vous montre la lumière », expose Jason Rackham, qui craint pour la survie financière de ces maillons de la chaîne culturelle.

Elton John, haut de survêtement et lunettes à verres fumés rouges, a été un des premiers à livrer une vidéo sur ses réseaux. Assis dans sa cuisine, il confie que s’il n’avait pas percé dans le showbiz, il aurait aimé ouvrir son échoppe de disques. Un endroit « magique », « fascinant », « vital » pour lui.

 

La mégastar Taylor Swift a elle fait un don – dont le montant n’a pas été révélé – à un disquaire de Nashville. De quoi payer largement les salaires des employés selon les indiscrétions dans la presse. D’autres artistes ou groupes ont posté des messages de soutien pour les disquaires comme New Order, Franz Ferdinand, Peter Gabriel, Paul Weller (ex-pilier de The Jam), Marc Almond (fondateur de Soft Cell), Primal Scream, The Divine Comedy, ou encore Keane. La jeune voix soul Joy Crookes pose elle avec le vinyle du premier album éponyme de The Clash.

Une des têtes brûlées des Sleaford Mods relaie quant à lui une petite séquence cocasse – filmée avant le confinement – où il se déhanche façon robot chez un disquaire sur un de ses titres. Avec le message : « Dans quel autre endroit dans le monde pouvez-vous faire ça? »

 

La maison de disques Beggars propose, elle, une adresse internet qui cartographie par pays des disquaires qui vendent en ligne.On y trouve par exemple, proche de chez nous, La Face Cachée à  Metz.

Jason Rackham se souvient lui de ses jeunes années passées à traîner les mains dans les bacs de Revolution Records, boutique à Windsor, près de la faculté des arts. « On pouvait s’y asseoir, boire un café ou même fumer en écoutant les nouveautés. Je pense que c’est là que j’ai entendu des groupes comme Sonic Youth, Pixies ou My Bloody Valentine pour la première fois. J’avais l’impression d’un coffre aux trésors, plein de découvertes et de sons ». Il aime désormais bien fréquenter le « spot » Rough Trade, celui de l’ouest de Londres, le même cité d’ailleurs par Elton John. Les souvenirs de Jason Rackham ne sont pas liés seulement aux disques. À l’étage, il y avait le bureau des attachés de presse qui travaillaient pour l’Angleterre avec Nirvana. « Quand j’étais journaliste musical et je me souviens d’avoir interviewé Kurt Cobain sur le toit pendant que Courtney Love (veuve du chanteur) fumait toutes mes cigarettes ».

Comme Jason Rackham, les « addicts » du vinyle n’attendent donc plus qu’une chose. « Quand le confinement se termine, je vais au restaurant et chez le disquaire. Non, plutôt chez le disquaire d’abord et ensuite au restaurant », confie ainsi Christian Eudeline, rédacteur en chef du nouveau bimestriel français Vinyle & Audio, dont la sortie du prochain numéro est repoussée à juin.

AFP/LQ

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