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Les collants filent trop vite et ce ne serait pas un hasard


Les femmes interrogées ont répondu que dans 40% des cas, leurs collants finissaient à la poubelle après deux ou trois utilisations. (illustration GettyImages)

L’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) a alerté mardi les consommateurs et les marques sur la trop courte durée de vie des collants en nylon, en affirmant, sondage à l’appui, que « dans 72% des cas, le collant ne dépasse pas six utilisations ».

HOP a posé des questions à plus de 3 000 personnes sur le type de collants qu’elles achètent, leur durée de vie moyenne, ou encore la raison pour laquelle elles ont jeté leur dernière paire. Les femmes interrogées ont répondu que dans 40% des cas, leurs collants finissaient à la poubelle après deux ou trois utilisations, essentiellement parce qu’ils avaient filé ou s’étaient troués.

« A l’heure du collant-kleenex, on s’interroge. Le nylon serait-il à dessein fragilisé ? », se demande l’association. Le rapport intitulé « Collants : cas d’obsolescence programmée ? » avance plusieurs hypothèses de procédés industriels qui entraîneraient une moindre résistance, comme la diminution des additifs chimiques qui protègent le tissu ou la baisse de la qualité des fils de nylon.

Mais il n’apporte pas la preuve que les industriels fragilisent les bas. « Pour en être complètement sûr il faudrait un lanceur d’alerte qui soit en entreprise et qui nous dise : en effet, moi je mets tel dosage pour que ça résiste moins », explique Laetitia Vasseur, déléguée générale et cofondatrice de HOP. « J’ai un chimiste allemand qui l’a affirmé, et nous considérons avec nos experts que c’est tout à fait possible », ajoute-t-elle. « On ne peut pas aller jusqu’à la dénonciation dans le cadre d’une procédure juridique aujourd’hui, parce que ce n’est pas comme une imprimante qu’on peut démonter nous-mêmes… »

Les rendre plus durables et recyclables

Le rapport établit aussi un classement des marques en fonction de leur capacité à durer, ressentie par les consommatrices. Les marques de luxe, telles que Wolford ou Bleuforêt, arrivent en tête, tandis que celles produites par les grandes surfaces finissent en bas de la pile. Mais « aucune de ces marques, quel que soit leur positionnement prix, ne dépasse la note de durabilité de 3 sur 5 ! », s’indigne l’association dans son communiqué.

HOP appelle l’industrie à rendre les collants plus durables mais aussi recyclables. « Le collant, ça n’a rien de très glamour, c’est un produit complètement issu de la pétrochimie », note Laetitia Vasseur. Elle préconise, pour rendre les collants plus économiques et plus écologiques, d’inventer par exemple des collants fins « complètement biodégradables et compostables », qui ne dureraient pas mais pollueraient moins. Les collants plus épais devraient eux être renforcés pour durer encore plus longtemps.

Le Quotidien/AFP

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