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Le collectif des cirques de France monte au créneau


La mort fin novembre à Paris de la tigresse Mevy, abattue par son propriétaire après s'être échappée d'un cirque, a relancé le débat sur la présence d'animaux sauvages dans ces spectacles, de plus en plus contestée (photo: AFP)

Des lamas, des bisons, des chameaux place de la République à Paris: un collectif des cirques de France est venu présenter au public ses animaux sauvages « en bonne santé » pour défendre le cirque avec animaux qui fête ses 250 ans cette année.

« Le cirque vous informe que tous les animaux du cirque sont nés en captivité et n’ont en aucun cas été prélevés dans leur milieu naturel. Ici on aime les animaux », assure le cirque Achille Zavatta dans un tract remis aux passants.

La mort fin novembre à Paris de la tigresse Mevy, abattue par son propriétaire après s’être échappée d’un cirque, a relancé le débat sur la présence d’animaux sauvages dans ces spectacles, de plus en plus contestée.

« Le cirque sans animaux est un repas sans vin », répond Joseph-Eugène Bouglione, 86 ans. Et d’ajouter: « les gens, de 7 à 77 ans, viennent au cirque pour voir nos bêtes qui sont nées dans des zoos à Rotterdam, Anvers, New York. Ils sont tous nés en captivé depuis huit générations et sont en bonne santé ».

« Il faut bien que les gens du cirque gagnent leur vie. D’autre part c’est triste de voir ces bêtes en cage, mais le plus important c’est qu’elles soient bien traitées », estime Françoise, une parisienne qui en profite pour photographier des buffles qui mangent du foin.

Devant un groupe de chameaux, Kevin s’exclame : « c’est formidable, les animaux demandent des caresses. Les enfants sont heureux de les voir ! »

« Si on interdit le cirque avec animaux, il faut interdire aux parisiens d’avoir des chiens et des chats chez eux, les poissons dans des aquariums. Si on fait quelque chose, il faut aller jusqu’au bout », juge ce fervent défenseur du cirque traditionnel.

Et pour présenter des numéros avec des bêtes, « il faut être titulaire d’un certificat de capacité et surtout avoir de l’amour pour eux », ajoute Joseph-Eugène Bouglione dont l’arrière-grand père a commencé ses spectacles avec un ours et un singe.

« Une banque génétique »

« Le grand public doit se rendre compte que nos animaux ne sont pas dangereux. On doit interdire la chasse à courre, la corrida, les combats de coq et de chiens, toutes ces pratiques cruelles où il y a mise à mort, mais pas le cirque avec animaux », revendique-t-il.

James Douchet dirige un des cirques Zavatta. « On respecte la règlementation délivrée par le ministère de l’Environnement. On a un certificat de capacité pour nos bêtes. On a un suivi vétérinaire dans chaque ville où l’on se produit. On est un des spectacles itinérants le plus contrôlé de France et peut être même d’Europe », commente-t-il.

« Nos animaux sont bien traités. On vit plus avec nos bêtes qu’avec notre famille », affirme le dresseur qui possède une cinquantaine d’animaux « non domestiques ».

« Parmi les 400 cirques qui se produisent en France, 200 présentent des numéros avec animaux sauvages. Et pas question que ça cesse ! », s’indigne de son côté, Roger Mordon, président de la Fédération des Cirques de tradition, à la tête du cirque Roger Lanzac aux Antilles et d’une vingtaine d’établissements en métropole.

Président du groupe de travail du bien-être animal dans les cirques, Williams Kerwich relève lui que « le cirque est une banque génétique ». « On trouve encore quelques lions à crinière noire dans les cirques alors qu’il n’y en a presque plus dans leur milieu naturel », note-t-il. Son père dressait cette espèce sauvage.

Selon le collectif, 14 millions de spectateurs en France viennent au cirque chaque année.

41 pays ont interdit les animaux sauvages dans les cirques, dont 19 en Europe. En France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l’installation de cirques possédant des animaux, selon l’association de protection des animaux PETA, qui espère une « interdiction nationale ».

Le Quotidien/ AFP

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