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Le Canadien Kevin Lambert éliminé de la course au Goncourt en France


(photo Facebook)

L’écrivain canadien Kevin Lambert, au centre d’une polémique sur le recours à une « sensitivity reader » (lectrice chargée de relever dans un livre les éléments susceptibles de blesser les minorités), a été éliminé ce mardi de la course au prestigieux prix Goncourt en France.

Le jeune Québécois avait fait parler de lui quand l’éditeur de Que notre joie demeure, Le Nouvel Attila, avait révélé qu’il avait eu recours à une relectrice canado-haïtienne pour vérifier si un personnage d’origine haïtienne était crédible.

La pratique du « sensitivity reader », quasi inexistante en France, divise le monde des lettres. Elle a été notamment condamnée par le lauréat du Goncourt 2018, Nicolas Mathieu. « Faire de professionnels des sensibilités, d’experts des stéréotypes, de spécialistes de ce qui s’accepte et s’ose à un moment donné la boussole de notre travail, voilà qui nous laisse pour le moins circonspect », avait-il commenté en septembre sur son compte Instagram.

Le jury Goncourt, dont des membres promettaient que cette controverse ne les influencerait pas, a écarté ce roman, pour des raisons qu’il ne révèle pas. Son habitude est de préférer le consensus aux débats minés. Les favoris du prix Goncourt 2023 comme Éric Reinhardt ou Neige Sinno restent en course dans la deuxième sélection publiée par le jury mardi.

Le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, a la plus faible dotation de tous : 10 euros. Mais il garantit des ventes se montant en centaines de milliers d’exemplaires.

Après une première sélection de 16 titres, il a resserré son choix à huit titres. Les quatre finalistes doivent être désignés à Varsovie le 25 octobre, puis le prix décerné le 7 novembre au restaurant Drouant à Paris. Neige Sinno (Triste tigre) et Laure Murat (Proust, roman familial) signent des essais très personnels, l’une après avoir subi un long inceste, l’autre après avoir dû rompre avec son milieu aristocratique en raison de son homosexualité. Toujours dans la veine autobiographique mais sur un sujet plus léger, Jean-Philippe Toussaint (L’Échiquier) évoque sa passion pour les échecs.

Les cinq autres romans sélectionnés sont des fictions, comme Sarah, Susanne et l’écrivain d’Éric Reinhardt, qui raconte la chute d’une femme qui quitte son mari. La surprise de cette liste est Antoine Sénanque, médecin qui signe un polar médiéval, à l’époque de la peste, Croix de cendre.

Un commentaire

  1. Désormais, il faut parler de sexe dégénéré dans un livre pour se vendre?
    Triste époque…
    Heureusement qu’il nous reste Balzac, Flaubert et tous les grands auteurs classiques.

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