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L’architecte de la Cour de justice de l’UE appelle à repenser les métropoles


Dominique Perrault a reçu mercredi à Tokyo le prestigieux Praemium Imperiale. (photo AFP)

L’architecte français Dominique Perrault, à qui l’on doit la Cour de justice de l’UE au Kirchberg et qui a recu mercredi à Tokyo le prestigieux Praemium Imperiale, a déploré un manque de « vision » dans les métropoles mondiales, appelant à les « repenser » après un siècle de constructions frénétiques.

« L’humanité pendant le 20e siècle a plus construit que pendant les vingt siècles précédents. Nous sommes devant une situation incroyable et finalement devant un patrimoine qu’il faut rénover, entretenir », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, proclamant la fin des « grands projets ».

« Ce que nous construisons est mieux construit et plus durable, mais c’est peu par rapport à ce que nous avons parfois construit qui n’est pas durable et qu’il faut repenser, réorganiser (…) sans consommer de nouveau des espaces naturels ».

Dans ce contexte, « le rôle de l’architecte est absolument nécessaire, il est même incontournable », a jugé M. Perrault. Car l’architecte « se trouve au carrefour d’un ensemble d’informations politiques, sociales, économiques, environnementales ».

« L’architecte contemporain ne peut être réduit au design, à la construction de toitures, de portes, de fenêtres, c’est un partenaire actif dans le processus de transformation des villes, et pas seulement des maisons », a poursuivi le lauréat de ce prix souvent présenté comme le Nobel des arts.

Citant l’exemple de « l’impressionnant quartier de Shibuya », symbole de l’effervescence tokyoïte, Dominique Perrault a regretté l’absence de connexions entre les tours, de « vision ».

« Ce n’est pas une ville verticale, alors que dans l’histoire de l’architecture japonaise, les métabolistes imaginaient des méga-structures », dit-il dans une allusion au mouvement architectural des années 1960 qui imaginait la « ville du futur ». « C’est quelque chose que nous avons perdu, cette force, cette vision, cet optimisme (…). Le résultat, c’est du quantitatif ».

Son objectif, c’est de faire en sorte que « l’architecture offre ou soit capable d’offrir des lieux qui peuvent être des lieux publics dans lesquels on puisse développer des rencontres ».

Dominique Perrault a accédé à la notoriété en 1989 lorsqu’il a remporté, à seulement 36 ans, le concours pour la Bibliothèque nationale de France à Paris, un projet à l’origine fortement critiqué mais qui a su au fil du temps emporter l’adhésion.

Le Vélodrome et la piscine Olympique à Berlin, la Cour de Justice de l’Union européenne au Luxembourg, la Tour Fukoku à Osaka ainsi que l’Ewha Woman’s University Campus Center à Séoul figurent parmi ses réalisations les plus célèbres.

Réputé pour concevoir « des bâtiments novateurs qui s’intègrent dans leur environnement sans le dégrader », selon les organisateurs du prix, M. Perrault oeuvre actuellement à la réhabilitation de l’hippodrome parisien de Longchamp, ou encore à la rénovation du Pavillon Dufour du château de Versailles.

 

AFP / S.A.

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