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La jeune Karma présente son premier EP aux Rotondes


Une musique facile d'accès, aérienne, avec de belles envolées et des moments calmes de toute beauté. (photo roxanne peguet)

Voilà plusieurs mois qu’on l’attend. Le premier EP de C’est Karma, Yellow, connaîtra sa soirée de lancement vendredi soir aux Rotondes.

Prix de la meilleure performance live au dernier Screaming Fields Festival, prix de l’artiste féminine émergente de l’année aux premiers Luxembourg Music Awards, des premières parties à gogo et des participations annoncées à presque tout ce que le Grand-Duché compte comme festival de musiques actuelles. Le lancement de carrière de C’est Karma (Karma Catena de son vrai nom, 17 ans à peine) ressemble bien à celui d’une fusée spatiale!

«Je ne sais pas comment tout cela a pu arriver, mais je crois que c’est juste une coïncidence, que c’est arrivé parce que j’ai rencontré les bonnes personnes», explique avec une modestie non simulée la jeune fille de 17 ans. Pourtant, en écoutant ses chansons, en analysant ses textes, en percevant les émotions issues de sa musique et en l’admirant lors de ses passages sur scène, on comprend aisément que le fait de «connaître les bonnes personnes» n’est pas, et de loin, la seule raison de ce succès explosif!

Karma a joué de la musique toute sa vie, répète-t-elle à l’envi à qui lui pose la question. Et le jour où, en 2015, elle a pour la première fois pris une guitare en main est resté gravé dans sa mémoire. Depuis, elle joue, elle chante, elle écrit, elle compose…

«C’est la musique la plus honnête que je puisse faire»

Elle expérimente aussi. Ce qui donne à sa musique son aspect hybride entre un côté singer-songwriting pur et dur, fait de chansons guitare-voix, et un côté electro minimaliste. «Je viens plus d’un milieu punk, hip-hop, mais cette musique que je fais maintenant est ce qui vient du plus profond de moi-même. C’est la musique la plus honnête que je puisse faire. C’est ce qui me vient le plus naturellement et je suis toujours en train d’expérimenter des trucs avec les sons. J’adore ça, je cherche, et comme je suis encore jeune, j’essaye de faire le plus d’expérimentations possibles.»

Le résultat donne des morceaux étonnants, divers, très personnels. Des chansons dominées par la voix immédiatement reconnaissable de Karma, à la fois fragile et forte, légère et rauque, qui n’est pas sans faire penser à celle d’une de ses grandes inspirations artistiques, Björk, ou plus près de chez nous, à celle de Claudine Muno – qui, hasard de la vie, a été une des professeurs de Karma à Mersch. Une voix omniprésente, chantant des textes reprenant ce qu’on pourrait résumer comme «les pensées intimes d’une jeune fille de 17 ans aujourd’hui au Luxembourg». Avec ce qu’il faut d’espoir, de lumière. Mais aussi une grande mélancolie. «C’est souvent quand je suis triste que je suis le plus créative. Quand je suis heureuse, je veux passer mon temps avec mes copains, mais quand je suis triste, je veux prendre du temps pour moi.» D’ailleurs, le premier morceau de son EP, UFO, le résume magnifiquement : «And so I take my pen to turn my tears into art» (Et je prends mon stylo pour transformer mes larmes en art). Le tout sur deux petits accords de guitare sèche. Une guitare sur laquelle se calera régulièrement un son électronique faisant penser à celui des ovnis dans les films. C’est cet effet qui donnera à ce morceau son titre, alors qu’il devait s’intituler au départ Yellow, comme l’EP. Minimaliste et magnifique.

Magnifique, ça vaut pour l’ensemble de l’EP, minimaliste, un peu moins. Sur les autres morceaux, l’artiste propose des moments plus intenses, avec des percussions dans Nicole, de la guitare électrique dans Dinosaur ou encore plein d’effets sonores comme dans Watermelon. Ce dernier morceau proposant même des passages bien rock.

Quinze minutes de bonheur qu’on ne se lasse pas de passer en boucle. Une musique facile d’accès, aérienne, avec de belles envolées et des moments calmes de toute beauté. De quoi danser, de quoi s’asseoir, écouter attentivement et réfléchir aussi. Les deux réunis, à chaque fois, à l’intérieur d’un seul et même morceau, assez court d’ailleurs. De la douceur alliée à une grande force intérieure. Du grand art!

Normal donc de retrouver désormais C’est Karma à l’affiche de presque tous les festivals du pays : fête de la Musique de Dudelange, Siren’s Call, festival de Wiltz… Mais c’est bien ce soir que se tiendra la première release party de C’est Karma. «Venez, ça va être rigolo. Je suis très excitée et mes amis et moi avons travaillé très fort sur ce petit bout de moi-même et j’ai hâte de le partager avec vous», lance-t-elle sur les réseaux sociaux.

Une première pour laquelle Karma a prévu de jouer une dizaine de morceaux. Tantôt seule sur scène, tantôt accompagnée, une première pour elle, par d’autres musiciens, elle va proposer au public l’ensemble de l’EP, mais aussi des chansons écrites plus récemment. Celles d’un futur album? «Peut-être, répond-elle, mais pour l’heure, je n’ai pas d’album en perspective», tient-elle à préciser.

Quoi qu’il en soit, ça promet, d’autant plus que la chanteuse a déjà prouvé sa grande prestance sur scène. Et pour ouvrir la soirée, Karma a fait appel à une amie à elle, Lucie Paradis, Allemande installée à Paris avec une voix et un style folk-singer-songwriter assez proche du sien.

Pablo Chimienti

C’est Karma vendredi soir à 20h30 aux Rotaondes (support Lucie Paradis). www.rotondes.lu

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