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Festival de Cannes : la robe de la ministre israélienne de la Culture déchaîne les passions


La tenue de la tonitruante ministre ressemble fort à une déclaration, tant la question de Jérusalem occupe actuellement le discours de la droite israélienne. (photo AFP)

Elle aurait pu passer inaperçue sur le tapis rouge du Festival de Cannes. La ministre israélienne de la Culture a réussi à déchaîner une tempête sur les réseaux sociaux en montant les marches dans une robe aux fortes apparences de manifeste.

Miri Regev, ministre très à droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s’est présentée mercredi soir à l’ouverture du festival dans une robe longue ivoire représentant dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa Vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du Dôme du rocher.

La tenue de la tonitruante ministre ressemble fort à une déclaration, tant la question de Jérusalem occupe actuellement le discours de la droite israélienne, contre ce qu’elle dénonce comme les remises en cause du lien historique entre les juifs et la ville ou de la souveraineté israélienne sur celle-ci.

La robe a donné lieu sur les réseaux sociaux à une foule de détournements. Un photomontage remplaçait le panorama au bas de la robe par un bombardement sur le territoire palestinien de la bande de Gaza, un autre lui substituait le mur en béton érigé par Israël et décrié par les Palestiniens comme le « mur de l’apartheid ».

Le compte Twitter de « la Vérité sur les projets d’Israël » montre la robe frappée du drapeau israélien et éclaboussée de sang. Le message délivré par Israël, c’est que « Jérusalem occupée est leur capitale », dit le tweet.

Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris donc la partie palestinienne (Jérusalem-Est) dont il s’est emparée en 1967 et qu’il a annexée en 1980.

Les Palestiniens veulent établir à Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. L’annexion n’est pas reconnue par la communauté internationale et l’ONU considère Jérusalem-Est comme territoire occupé.

Le quotidien israélien Maariv a présenté la tenue de Mme Regev comme un hommage à la journée de Jérusalem prévue la semaine prochaine et marquant les 50 ans de la prise de Jérusalem-Est.

Certains ont salué le choix de Mme Regev. « Nous, on dit: ouah ! ça, c’est une robe manifeste », a tweeté un internaute.

D’autres se sont davantage préoccupés de mode que de message. « Indépendamment de la politique, j’espère que nous sommes tous d’accord: peu importe combien Miri Regev a dépensé pour cette robe, c’est trop de toute façon », disait un internaute.

Le Quotidien / AFP

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