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Les animaux de l’Egypte antique à l’honneur au Louvre-Lens


Transformer le moderne Louvre-Lens en une ménagerie chatoyante peuplée de momies de chat ou de figurines de singe, l’exposition « Des animaux et des pharaons, le règne animal dans l’Égypte ancienne » lève le voile sur un aspect essentiel de cette civilisation.

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Le musée du Louvre-Lens. (Photo : DR)

« Le monde animal est omniprésent dans les représentations artistiques et dans la vie quotidienne », estime la commissaire Hélène Guichard, conservateur en chef au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre. « Il est, en effet, côtoyé au jour le jour par les Égyptiens qui l’utilisent d’une façon pratique et tangible dans les aspects profanes de la vie. Mais il est aussi omniprésent dans les croyances religieuses, car c’est une façon de concevoir le monde », ajoute-t-elle. À travers 430 œuvres (statuettes, papyrus, bagues, stèles…) dont plus de 150 sorties des réserves du musée parisien, le visiteur découvre un bestiaire fort d’une soixantaine d’espèces animales, dont l’éléphant, le lion, la girafe ou le léopard.

L’environnement actuel de l’Égypte est bien différent de ce qu’il était dans l’Antiquité. À la destruction de la faune par la chasse, il faut ajouter les changements climatiques et la construction du barrage d’Assouan en 1971, qui a mis fin au phénomène exceptionnel de la crue du Nil. Ainsi, on découvre une intrigante figurine d’hippopotame en faïence bleue et recouverte de plantes aquatiques datant du Moyen Empire (1750-1650 avant J.-C.).

> Les babouins qui « choquaient » Paris

« Les Égyptiens reproduisaient ce qu’ils voyaient et ils regardaient le pachyderme à travers les eaux bleutés du Nil et évoluant au milieu de cette végétation aquatique », assure Hélène Guichard. Les animaux, dans l’Égypte ancienne, sont volontiers apprivoisés. Lorsqu’un chat domestique mourait de mort naturelle, ses maîtres se rasaient les sourcils en signe d’attachement à l’animal, et quand un chien décédait, ses maîtres se rasaient la tête et le corps entier, rapporte l’historien grec Hérodote.

Quelques animaux, comme les taureaux ou encore les béliers, sont considérés leur vie durant comme l’incarnation terrestre de la divinité à laquelle ils sont associés. Et à leur mort, ils peuvent bénéficier d’une momification et d’une sépulture dignes de princes. Dans la dernière salle de l’exposition structurée autour de neuf thématiques (sacralisation, glorification, personnification…), le visiteur découvre l’une des œuvres phares de l’exposition, le bas-relief composé de babouins du socle de l’obélisque oriental du temple de Louxor, d’un poids de 5,7 tonnes.

« Ces quatre babouins sont arrivés en France avec l’obélisque de la Concorde installé en 1836 à Paris, offert par l’Égypte à la France pour remercier Champollion de la découverte du secret des hiéroglyphes », explique Hélène Guichard. « Les babouins, représentés dans l’attitude de vénération de l’astre solaire, devaient être placés au pied de l’obélisque place de la Concorde, mais ils ont été relégués aussitôt au musée du Louvre car leur nudité et leurs attributs mâles choquaient les badauds parisiens », dit-elle. L’exposition «Des animaux et des pharaons», qui durera jusqu’au 9 mars avant de prendre la direction de Madrid (avril 2015) puis de Barcelone (janvier 2016), est présentée alors que le palais des Beaux-arts de Lille, situé à une trentaine de kilomètres de Lens, propose une exposition consacrée au pharaon Sésostris III. « Nous avons cru qu’il n’y avait pas de contradiction à faire à la fois une grande exposition d’égyptologie à Lille et une autre à Lens. Plus plus plus, ça ne fait pas moins », a fait ainsi valoir le président-directeur du Louvre.

AFP

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