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Expo «Inside Out» à Neimënster : un sombre regard


Une ambiance sombre, très sombre même se dégage de ce mélange fait de pop art, d'univers baroques, de personnages mythologiques, d'animaux humanisés, d'humains bestialisés, de monstres ou encore de squelettes. (photo Max Dauphin)

Neimënster accueille «Inside Out», du Luxembourgeois Max Dauphin. Un travail d’introspection, inspiré par le pop art, la mythologie et Carl Jung.

«Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance», écrit Dante sur la porte de son enfer, dans La Divine Comédie. Une citation qui pourrait presque figurer, en ce moment, à l’entrée des caves voûtées de Neimënster, tellement l’espoir semble absent du travail proposé par Max Dauphin dans son exposition «Inside Out».

Point d’enfer ici, mais une ambiance sombre, très sombre même, qui se dégage de ce mélange fait de pop art, d’univers baroques, de personnages mythologiques, d’animaux humanisés, d’humains bestialisés, de monstres ou encore de squelettes. Pas de quoi faire peur, non, mais de quoi interroger.

Des archétypes réadaptés

Des œuvres tirées à la fois de ses voyages, de ses rencontres, mais aussi d’une introspection personnelle en lien avec cette période trouble qu’est la nôtre et avec la découverte par l’artiste du travail de Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie analytique. L’idée de l’archétype jungien est d’ailleurs très présente dans ces 16 toiles réalisées avec des techniques mixtes. Des archétypes que le peintre luxembourgeois a néanmoins tenu à adapter, à retravailler pour ne pas les rendre évidents et pour que chacun puisse y apposer ses propres rêves, ses propres craintes, ses propres mythes.

D’autant que si chaque tableau a son propre titre – «Je déteste le « Sans titre 1 », « Sans nom 2″», explique l’artiste – ceux-ci ne sont pas présentés à côté des toiles. Impossible, donc, de s’y raccrocher. Et même une fois découverts dans la liste des œuvres, sauf dans le cas de Me Myself & Him ou le Me Myself & Them – présentant sur un fond jaune un homme, l’artiste, donc, allongé entouré respectivement d’un ou de trois squelettes – les autres titres n’aident pas à une lecture standardisée de l’œuvre.

Si les couleurs bleu, marron ou encore jaune sont bien présentes dans les tableaux, c’est surtout le noir qui prédomine tout au long de ces histoires de l’inconscient collectif à la sauce Max Dauphin. Un inconscient peuplé d’ours, de ratons laveurs, de poulpes, de dauphins, de poissons, de serpents, mais aussi de randonneurs encerclés par des loups agressifs ou encore d’un petit enfant sans visage poursuivi par des monstres menaçants.

Peuplé aussi de femmes dans des positions lascives… Certes sexy, mais rendues ridicules par l’artiste : l’une a une chevelure faite de queues de poissons, l’autre semble faire un strip-tease devant une assemblée peuplée uniquement de crapauds.
Alors : rêve? Cauchemar? Regard acerbe sur la société? Un peu des trois, probablement!

Pablo Chimienti

«Inside Out» à Neimënster jusqu’au 1er septembre. www.neimenster.lu

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