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En Corée du Sud, des touristes en pèlerinage K-pop


Le «circuit BTS», organisé en partie par l'office du tourisme de Séoul, passe par toute une série de lieux associés au groupe de K-pop à travers le pays. (Photo AFP)

Enfants, adultes ou grands-mères, tous sont venus à Séoul depuis l’Australie en pèlerinage pour les dix ans de BTS, le mythique groupe de K-pop qu’ils vénèrent.

Dans l’autobus, les 28 touristes australiens sont surexcités. Coiffés de bandeaux ou de chapeaux mauves, la couleur officielle de BTS, et brandissant d’énormes découpages des visages de leurs idoles, le groupe de touristes est membre de la section australienne d’ARMY, la fanbase mondiale de BTS. «Happy birthday to you, happy birthday to you, BTS!», hurlent-ils en chœur dans l’autocar, avant de se lancer dans des reprises enthousiastes des nombreux tubes de BTS, mouvements de danse compris.

Les fans effectuent un «circuit BTS» de douze jours en Corée du Sud. Organisé en partie par l’office du tourisme de Séoul, leur parcours passe par toute une série de lieux associés au groupe de K-pop à travers le pays. La première étape a eu lieu à Séoul : le siège de HYBE, l’agence du groupe, devenu un lieu de pèlerinage pour les fans cette semaine, avec une fresque géante du septuor fraîchement peinte sur le mur à l’extérieur.

Des souvenirs à partager

Barbara Pena, 48 ans, en est à son cinquième «voyage BTS» en Corée du Sud. C’est cette agente immobilière de Sydney, administratrice du fan club de BTS en Australie, qui a lancé l’idée du pèlerinage spécial pour le dixième anniversaire. Il en a coûté environ 4 600 euros à chaque participant. Le jeu en valait la chandelle, estime-t-elle, estimant que BTS «a changé (s)a vie». Le groupe l’a fait voyager, de concert en concert, dans des pays où elle n’aurait jamais imaginé aller, comme les États-Unis. «Je suis allée à Singapour, en Thaïlande et à Hong Kong, toute seule, et j’ai fini par me faire des amis là-bas», raconte-t-elle. «Et maintenant, j’ai tant de souvenirs et d’expériences à partager avec mes petits-enfants!»

Le 13 juin 2013, sept jeunes Sud-Coréens se faisant appeler Bangtan Sonyeondan («boy-scouts à l’épreuve des balles») débutent en tant que groupe de hip-hop. Leur nom, jugé bizarre, et leur label musical, un des plus petits du pays, leur vaut un accueil indifférent sur le marché ultraconcurrentiel de la musique sud-coréenne, les forçant à chercher de nouvelles façons de conquérir le public. En 2018, leur troisième album, Love Yourself : Tear, fait enfin un tabac mondial.

La chanson Love Myself dit : « Pourquoi est-il si difficile de s’aimer soi-même et si facile d’aimer les autres? », et cela a touché une corde sensible

Leur musique trouve un écho profond chez les fans, selon Barbara Pena, dont les yeux se remplissent de larmes quand elle pense à sa chanson préférée, Love Myself. «Il y a une partie qui dit : « Pourquoi est-il si difficile de s’aimer soi-même et si facile d’aimer les autres? », et cela a touché une corde sensible», explique-t-elle.

Le groupe est actuellement en pause, deux de ses membres effectuant leur service militaire obligatoire. Cela n’a pas empêché BTS de sortir un nouveau single début juin, à l’approche de son dixième anniversaire. Et le leader du septuor, RM, doit assister à une partie des célébrations à Séoul, où la municipalité a publié un plan spécial de la ville avec treize lieux emblématiques à visiter pour les fans de BTS.

Les touristes emmenés par Barbara Pena ont fait encore mieux : ils ont voyagé six heures par la route jusqu’à la province de Gangneung, dans l’est du pays, pour voir un arrêt de bus devant lequel BTS avait posé pour la couverture d’un de ses albums. Les fans australiens ont également visité un restaurant de barbecue coréen où BTS a un jour mangé, ainsi qu’un café tenu par le père de Jimin, un des membres du groupe.

Apprendre à «s’aimer soi-même»

Pour Darrin Goodwin, ce fut incontestablement le clou du voyage. D’autant plus que le père de Jimin l’a serré dans ses bras de manière complètement inattendue après leur conversation. «C’était très surréaliste, c’était un honneur et un privilège», commente le fan et touriste de 52 ans, encore impressionné.

Il explique qu’il n’était pas à l’origine un admirateur de BTS, mais que c’est sa fille Chelsea, qui participe également au voyage, qui a fini par le convertir. «J’ai essayé de convaincre mon papa de les écouter, mais cela n’a fonctionné qu’à partir du moment où il a entendu la chanson Dope», raconte Chelsea, 24 ans. Selon elle, BTS est plus qu’un simple groupe de K-pop, car il a changé la vie de nombreux fans en leur apprenant à «s’aimer soi-même». Communier dans l’amour de BTS a rapproché le père et la fille, affirme Chelsea, «car nous sommes liés par quelque chose en commun».

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