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[Éliminatoires Euro-2024] Spectateur, Mirza Mustafic se rêve acteur


(Photo : Turkish Airlines)

Né au Luxembourg mais Bosnien d’origine, le milieu du FK Sarajevo prévoit d’assister au match de ce mardi soir entre la Bosnie et les Roud Léiwen à Zenica. En attendant de peut-être porter l’un des deux maillots, son but.

Son 25e anniversaire, le tirage au sort du premier tour de la Conference League où le FK Sarajevo, qualifié in extremis à la faveur de sa 4e place dans le championnat bosnien, sera tête de série, ce Bosnie – Luxembourg opposant son pays d’origine à son pays de naissance, qui plus est dans une ville de Zenica où son club a régulièrement trouvé refuge en attendant l’achèvement des travaux de rénovation de son stade : tout concourt à faire de ce mardi 20 juin un jour spécial pour Mirza Mustafic.

Il l’aurait d’autant plus été si le milieu offensif avait été sur la pelouse du Bilino Polje, et non dans ses travées comme il le prévoit, lui qui peut aussi bien représenter la Bosnie que le Luxembourg et a porté le maillot des deux nations en équipes de jeunes : celui des U17 luxembourgeois en septembre 2014 et, dès le mois suivant, celui des U17 bosniens (puis des U19, en 2016), un switch effectué parce qu’il estimait à l’époque que «ça (lui) amènerait plus pour (sa) carrière» à court terme.

Moins efficace mais plus complet

Et aujourd’hui? Si le cœur, bien qu’attaché au Grand-Duché, lui dirait de choisir la Bosnie, dont ses parents sont natifs et dont il a toujours parlé la langue à la maison, la raison lui dirait… de laisser les sélectionneurs choisir à sa place. «En ce moment, le Luxembourg évolue bien, observe-t-il. Donc pour moi, Bosnie ou Luxembourg, c’est pareil. J’ai déjà dit que si le Luxembourg m’appelait, je serais disponible. En fait, le premier qui m’appellera me fera décider.»

Ni Luc Holtz ni Faruk Hadzibegic, son homologue bosnien, n’ont encore pris contact avec lui. Le premier, dont le cadre en ce mois de juin comprend encore 90 % d’expatriés, porte évidemment une attention toute particulière aux joueurs osant l’étranger. Mais la dernière fois qu’il a été questionné sur Mustafic, le sélectionneur a rétorqué, parcours européen du F91 à l’appui, que «le niveau de certains championnats professionnels étrangers n’est pas supérieur à celui du Luxembourg» et qu’«y jouer ne fait pas plus avancer votre cause que si vous étiez en DN».

Sur le papier, difficile de lui donner tort : la BGL Ligue est 42e au coefficient UEFA, le classement officiel des 55 championnats européens, quand la Premijer Liga est… 41e. Mais dans les faits, Mustafic, qui se «(sent) surveillé» par Holtz, en est persuadé : il a passé un cap sportif en ralliant Sarajevo, l’été dernier. «Techniquement, c’est presque pareil, mais physiquement et tactiquement, c’est un autre niveau», juge-t-il au terme de sa première saison dans l’élite locale, achevée avec 21 matches au compteur mais des chiffres, un but et une passe décisive, faméliques en comparaison avec ses standards eschois, 16 buts inscrits et 15 offerts en 2021/2022.

Cette perte d’efficacité atteste justement, selon lui, de la différence de niveau entre les championnats grand-ducal et bosnien, mais trouve aussi sa source dans son positionnement. Formé en 8, comme «box to box», à Mönchengladbach (2013-2017), et utilisé en 10 par Sébastien Grandjean au Fola, Mustafic joue, sauf à deux exceptions couronnées justement d’un but et un «assist», plus bas sur le terrain, comme meneur reculé dans une paire de récupérateurs. À la Pirlo, toutes proportions gardées.

«Il devrait être dans les 24»

Sa capacité à occuper tous les postes du milieu constitue un argument supplémentaire en sa faveur, veut-il croire, alors que l’entrejeu luxembourgeois n’est pas aussi fourni que l’axe ou le côté droit de sa défense. Son «volume de course», sa «mentalité», son «excellent pied droit», son côté «imprévisible» et sa capacité à tenir le ballon, éliminer ou frapper de loin en sont d’autres, énumérés par notre consultant Sébastien Grandjean, qui voit en lui un international en puissance.  «Il devrait être dans les 24», statue le technicien belge, d’autant plus convaincu que Mustafic a «déjà de l’expérience» et «une super formation», entre Metz, le RFCU et «Gladbach».

Mais s’y immiscer passera nécessairement par des stats plus éloquentes. Mustafic en est conscient, lui qui s’est fixé, entre autres ambitions élevées, d’être «plus décisif» en 2023/2024. Ses objectifs? «Devenir titulaire indiscutable, atteindre les groupes de Conference League et champion de Bosnie» avec Sarajevo, «où il se sent très bien» et vient de prolonger d’un an. Mais aussi «être appelé en équipe nationale». Reste à savoir laquelle, mais Luc Holtz n’est qu’à un coup de fil de décider pour lui.

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