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Deborah de Robertis entame un bras de fer avec la justice


L'artiste luxembourgeoise met tout en scène. Même ses démêlés devant la justice. (Capture vidéo YouTube)

Poursuivie pour exhibition, l’artiste Luxembourgeoise Deborah de Robertis a refusé la procédure de plaider coupable. Elle veut un vrai procès.

Elle met tout en scène. Même ses démêlés devant la justice. Dans une vidéo envoyée au ministère public, où elle pose devant la porte fermée du tribunal correctionnel de Paris, l’artiste luxembourgeoise explique pourquoi elle ne s’est pas rendue le 24 mai à la procédure de reconnaissance préalable de culpabilité que lui avait proposée le ministère public.

« Au-delà du fait que je ne reconnais pas ma culpabilité, je ne comparais pas car il me semble que vous vous êtes trompé de destinataire. La loi sur l’exhibition sexuelle ne s’applique pas à une œuvre d’art », y explique la jeune femme.

Ketchup et création

Âgée de 32 ans, la plasticienne a réalisé, en l’espace d’un an et demi, des performances artistiques dénudées dans les institutions culturelles. Il en résulte à chaque fois une nuit en garde à vue. Mais aussi une vidéo, son œuvre d’art à elle. Le 27 mars, elle s’était dénudée et enduite sensuellement de ketchup à la Maison européenne de la photographie, devant une photo de Bettina Rheims représentant l’actrice Monica Belluci versant du ketchup sur un plat de pâtes.

Alors qu’elle n’avait, jusque-là, écopé que de rappels à la loi, l’artiste a été poursuivie en justice pour la première fois. « Avec cette procédure de plaider coupable, la justice a fait le choix de ne pas donner à cette affaire le retentissement mérité. Nous sommes au cœur de la liberté de création artistique confrontée à la pudeur. Ma cliente ne se reconnaît pas dans le comportement délictuel qu’on lui prête. L’exhibition sexuelle est un délit fourre-tout ne prenant pas en compte la dimension artistique ou militante. Voilà pourquoi nous attendons de pouvoir nous en expliquer devant le tribunal correctionnel », explique son avocat, Me Tewfik Bouzenoune, qui défend aussi une Femen.

Le ministère public a un maximum de trois ans pour convoquer devant le tribunal correctionnel Deborah de Robertis. L’artiste y encourt un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Philippe Marque (Le Républicain Lorrain)

Un commentaire

  1. N’avait-elle pas été relaxée en février pour une action au Musée d’Orsay?

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