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Danses circassiennes au Grand Théâtre de Luxembourg


Les 7 doigts de la main proposent un spectacle surprenant et hybride entre danse et cirque. (photo Alexandre Galliez)

Pour la première fois au Luxembourg, Les 7 doigts de la main présentent vendredi et samedi soirs « Triptyque », un spectacle qui mêle la danse et les arts du cirque.

Alors qu’une tempête de neige s’abattait sur Montréal, ralentissant la venue de la compagnie en Europe, le fondateur du collectif Les 7 doigts de la main et créateur du spectacle, Samuel Tétreault, a accepté de nous plonger dans les coulisses d’un cirque pas comme les autres.

Vous fêtez cette année les 15 ans des 7 doigts de la main. Comment est né ce collectif issu de l’envie de créer une autre forme de spectacle de cirque ?

Samuel Tétreault : Au départ de cette merveilleuse aventure, nous étions sept artistes de cirque, nous nous étions tous connus auparavant soit à l’École nationale de cirque de Montréal, soit lors des tournées du Cirque du Soleil auxquelles nous avons tous plus ou moins participé. Après nos expériences personnelles, nous nous sommes réunis en collectif avec l’idée en tête de donner plus de place à la création, de créer nos propres choses, nos propres mises en scène, sortir des grosses productions pour se rapprocher de l’humain et faire naître le rêve de son quotidien.

Pour le spectacle que vous présentez au Grand Théâtre, vous alliez la danse et les arts du cirque jusqu’à ce qu’ils ne fassent plus qu’un. Comment est née cette volonté de mêler les arts et tout particulièrement la danse ?

Mon amour pour la danse ou plutôt mon attrait pour cette discipline vient de très loin. À vrai dire, rien ou presque rien ne me destinait au monde du spectacle lorsque j’étais enfant. Mon truc c’était le sport, j’étais gardien de hockey sur glace, qui était mon plus grand rêve de gosse, lorsque j’ai découvert le cirque à l’âge de 14 ans. Au départ, mon attirance pour le cirque résidait plutôt dans la performance sportive, dans le fait de pouvoir accomplir des choses que peu de gens peuvent faire. C’est au moment de mon entrée à l’École nationale de cirque de Montréal que j’ai eu une révélation en allant à un stage de danse : ça m’a transcendé, au point que j’ai beaucoup douté entre le cirque et la danse. Je crois que ce qui m’attire c’est le jeu avec l’équilibre comme dans les arts du cirque.

C’est la première fois que le collectif crée un spectacle en collaborant avec des créateurs extérieurs, et plus particulièrement trois chorégraphes. Qu’est-ce qui vous a poussé à aller chercher des collaborations extérieures ?

J’allais avoir 40 ans et je venais d’avoir une mauvaise blessure, alors je me suis dit : il est temps de faire tout ce que j’ai vraiment envie de faire avant de ne plus en être capable. C’est la compagnie Danse-Cité qui m’a proposé de participer à son programme « Traces interprètes », qui propose à des interprètes de créer leur spectacle « rêvé ». Ils m’ont donné carte blanche et j’ai sauté sur l’occasion pour explorer ce volet hybride entre la danse et le cirque dont j’ai toujours rêvé. C’était mon cadeau pour mes 40 ans. J’ai alors choisi de collaborer avec trois chorégraphes autour de la thématique de la gravité autant au sens premier du terme que métaphorique.

Commet s’est déroulé le processus de collaboration pour en arriver à la création de « Triptyque » ?

Tout d’abord, j’ai choisi les trois chorégraphes aux parcours très différents, puis j’ai choisi les interprètes avec qui je voulais travailler. J’ai choisi des artistes du cirque qui avaient des expériences de danseurs, car je savais que le spectacle demanderait une aptitude physique qui va au-delà de celle des danseurs. J’ai ensuite imaginé ce format en trois volets, avec une réelle évolution tant dans la thématique que dans la forme. Et enfin, j’ai laissé tout le monde créer tout en restant leur guide. Le résultat est surprenant tant dans la prouesse physique que dans l’hybridation des deux mondes. Finalement, que ce soit la danse ou le crique, tout est une question de gravité. Et pour évacuer la gravité de notre quotidien, quoi de mieux que de se mettre à rêver ?

Entretien avec notre collaboratrice Mylène Carrière

Grand Théâtre – Luxembourg. Vendredi et samedi à 20h.

 

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