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Curiosité et désir autour du sulfureux « Bang Gang »


"Bang Gang" dépeint les élans de désir d'une génération née avec internet, entre liberté et surexposition, quête d'amour et solitude. (Photo DR)

Des adolescents qui se livrent à des orgies sexuelles pour explorer leurs limites : précédé par un buzz, « Bang Gang » est un film sensuel et lyrique qui dépeint les élans de désir d’une génération née avec internet, entre liberté et surexposition, quête d’amour et solitude.

Premier film de la réalisatrice Eva Husson, en salles mercredi, Bang Gang, une histoire d’amour moderne, se déroule dans les faubourgs aisés d’un Biarritz fantasmé. George (campée par Marilyn Lima), une jolie lycéenne de 16 ans, tombe amoureuse d’un garçon, Alex, interprété par Finnegan Oldfield (Les Cowboys). N’arrivant pas à attirer son attention, elle lance avec ses amis un jeu sexuel collectif, le « bang gang ».

C’est le prélude à des réunions répétées entre lycéens, au cours desquelles ils explorent leur sexualité, entre liberté extrême et perte de repères. Remarqué au Festival de cinéma de Toronto en septembre, ce film au sujet sulfureux est inspiré d’un fait divers qui s’est déroulé aux États-Unis en 1999. « L’histoire m’intriguait énormément, parce que j’ai grandi dans une ville moyenne à côté de la mer (Le Havre) dans la classe moyenne, et j’avais l’impression qu’il y avait plein d’éléments de circonstances extérieures similaires aux miennes. Pourtant je n’avais pas eu la même adolescence que ces gamins là », raconte Eva Husson, 38 ans.

Si elle reconnaît avoir voulu « attirer l’attention » avec le titre de son film, la cinéaste dit cependant avoir « refusé qu’on en reste à cette accroche un peu provocatrice ». « Le vrai sujet du film, c’est la recherche du grand amour. Je trouvais ça intéressant de l’explorer dans un contexte aussi étrange et incongru », poursuit la réalisatrice française, qui a étudié à l’American Film Institute de Los Angeles.

Eva Husson dit s’être aussi intéressée à une jeunesse qui « a vécu la révolution numérique » et « a eu à construire son intimité dans un moment de surexposition permanente ». Rendez-vous lancés par SMS, images filmées sur des téléphones, conversations sur les réseaux sociaux ou vidéos postées sur Youtube sont le quotidien de George, Alex et leurs copains. Ils ne savent souvent plus où s’arrêter dans le dévoilement de soi, à grand renfort de langage cru et de nudité, tout en se révélant finalement très isolés. Cette solitude, « c’est quelque chose que j’ai peu vu au cinéma, ça m’intéressait de le dépeindre », explique Eva Husson.

Entre lumière naturelle travaillée et couleurs pop acidulées, le tout enveloppé de musique électronique, la cinéaste construit un univers onirique, à la fois flamboyant et mélancolique, dans lequel ces jeunes souvent sous l’emprise de la drogue semblent flotter au gré de leurs revirements émotionnels. Le film, interdit aux moins de 12 ans, montre les vibrations des corps nus dans la lumière. La réalisatrice avoue toutefois avoir été « terrorisée » à l’idée d’affronter les scènes de sexe, qui permettent de « faire avancer le parcours émotionnel du film ».

En salles le 13 janvier

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