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[Confiné sans s’ennuyer] 12 Monkeys, de Terry Gilliam


Bruce Willis tient là l'un de ses grands rôles en personnage kafkaïen qui finit par se perdre lui-même. (Photo : DR)

Petite sélection d’ouvrages ou de films sur les virus et pandémies à lire ou voir au chaud chez soi. Pour rire, se faire peur, ou simplement s’occuper. Aujourd’hui, le film 12 Monkeys de Terry Gilliam (États-Unis, 1995).

L’histoire : En 2035, les humains vivent sous terre pour éviter la contamination d’un virus qui a tué 99 % de la population mondiale quarante ans plus tôt. James Cole (Bruce Willis), un prisonnier, est choisi par un groupe de scientifiques pour remonter le temps avant la pandémie et collecter des informations sur le virus. Arrivé en 1996, il est pris pour un fou et est enfermé dans un asile psychiatrique, où il rencontre Jeffrey Goines (Brad Pitt), un autre fou qui pourrait, lui, bien avoir un rapport avec le virus…

Inspiré du court métrage expérimental La Jetée (Chris Marker, 1962), 12 Monkeys marque alors la plus grosse aventure de Terry Gilliam à Hollywood. L’ex-Monty Python développe, d’après un scénario coécrit par Janet Peoples et son époux David, scénaristes de Blade Runner et Unforgiven, une superbe ode à la folie.

Du film original, il ne garde que certains thèmes abordés (le voyage dans le temps, l’importance des souvenirs, la romance) et manie, en chef d’orchestre halluciné, les couleurs, les formes et les détails de l’univers paranoïaque et vertigineux (comme La Jetée, 12 Monkeys partage par ailleurs un hommage au Vertigo de Hitchcock) dans lequel il se déroule. Toujours aussi visionnaire, même 25 ans après.

Le film, découpé en trois actes, propose une plongée dans les affres de la mémoire et du temps avec, pour frontières, les limites de la démence, superbement traduites par les angles de caméra, le montage et ce qui compose l’image. Bruce Willis tient là l’un de ses grands rôles en personnage kafkaïen qui finit par se perdre lui-même. En face de lui, Brad Pitt livre une performance électrique et obsédante, la même année que Seven. Excusez du peu.
V. M.

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